UA2


Le détecteur UA2 du Supersynchrotron à protons scrutait les collisions proton-antiproton à la recherche de traces des particules W et Z

Le détecteur UA2 (Underground Area 2) était un détecteur de particules auprès du Supersynchrotron à protons (SPS). De 1981 à 1990, alors que le SPS servait de collisionneur proton-antiproton, UA2 recherchait des traces de particules W et Z issues des collisions.

Les deux détecteurs mobiles, UA1 et UA2, ont été construits autour du tube de faisceau du SPS tout spécialement pour être utilisés lors de l’exploitation en mode proton-antiproton. Ils pouvaient être écartés facilement après les périodes d’acquisition de données de collisions, ce qui permettait au SPS de reprendre son fonctionnement en mode cible fixe.

L'expérience UA2 a été approuvée en décembre 1978, mais elle n’a pu observer ses premières collisions qu'en décembre 1981. Une autre expérience, appelée UA5, avait été lancée au début de cette année, mais avait été déplacée pour faire place à UA2. À la différence d’UA1, UA2 n'était pas un détecteur polyvalent, il avait une portée plus limitée. Il était davantage axé sur les calorimètres, des détecteurs qui mesurent l’énergie perdue par les particules. UA2 disposait de calorimètres électromagnétiques et hadroniques pour détecter les électrons et les hadrons, mais était incapable de déterminer les charges des particules, sauf dans certaines zones limitées où l'asymétrie de la désintégration du W était maximale. De même, il ne pouvait pas détecter les muons.

C’est UA2 qui a fourni les mesures les plus précises des masses du W et du Z, et il était à la pointe de la technique pour détecter les jets, c’est-à-dire les gerbes de hadrons et autres particules qui se forment lorsqu'un quark, un gluon ou un antiquark est éjecté à l’issue d’une collision.

Le 22 janvier 1983, Luigi Di Lella, un physicien travaillant sur l’expérience UA2, annonça devant une salle comble lors d’un séminaire au CERN, que le détecteur UA2 avait enregistré quatre événements candidats au boson W, ce qui porta à 10 le nombre d’événements candidats observés par UA1 et UA2. Trois jours plus tard, le 25 janvier, le CERN annonça la découverte du boson W.

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