Le projet SESAME a franchi une étape importante : la première cellule complète de cet accélérateur destiné au Moyen-Orient a été assemblée et testée avec succès au CERN.
SESAME est une source de lumière synchrotron actuellement en construction en Jordanie. Cette installation permettra aux chercheurs de la région d’étudier les propriétés de matériaux de pointe, de processus biologiques et d’objets culturels. SESAME est une collaboration inédite, qui rassemble des scientifiques issus de ses membres, à savoir l’Autorité palestinienne, le Bahreïn, Chypre, l’Égypte, l’Iran, Israël, la Jordanie, le Pakistan et la Turquie. Projet scientifique majeur, SESAME contribue aussi à créer des liens entre différentes cultures dans une partie du monde qui fait généralement la une de l’actualité pour les conflits qui s’y déroulent.
Partenaire important de SESAME, le CERN a fourni les compétences techniques pour la conception et l’achat des composants de l’accélérateur. Le Laboratoire est responsable en particulier des aimants de l’anneau de stockage de SESAME et de leur système de mise sous tension, dans le cadre d’un projet financé principalement par la Commission européenne (PC7 CESSAMag, http://cessamag.web.cern.ch/).
Dans le cadre de ce projet, le CERN collabore avec SESAME à la conception, aux essais et à la caractérisation des composants du système magnétique, qui est maintenant dans sa phase de production.<0} Les contrats principaux ont été répartis entre différentes entreprises en Espagne, à Chypre, en France, en Israël, en Italie, au Royaume-Uni, en Suisse et en Turquie. L’Iran, le Pakistan et la Turquie ont apporté un soutien en nature (matériel et personnel) supplémentaire.
Les tests menés au CERN avec des collaborateurs de SESAME visaient à assembler une cellule périodique complète de la machine, l’une des 16 constituant la structure de l’anneau. Outre les aimants eux-mêmes, ces tests ont porté aussi sur la poutre de soutien et sur la chambre à vide destinée au faisceau.
« Nous savions déjà que les différents éléments remplissaient ou même dépassaient les exigences, indique Attilio Milanese, ingénieur du CERN en charge des aimants ; ces tests confirment maintenant que tous les sous-systèmes fonctionnent bien ensemble », ajoute-t-il avec satisfaction.
La production des aimants est à présent bien lancée (https://cds.cern.ch/record/1995397?ln=en). Après les tests de réception, ces composants seront envoyés par lots à SESAME d’ici à la fin de l’année ; l’installation et la mise en service du synchrotron principal sont prévues pour 2016.