Les scientifiques du CERN sont sans cesse à l’affût de nouvelles techniques qui leur permettraient de débusquer les particules les plus insaisissables. Ils ont notamment recours à une méthode innovante, qui consiste à transformer les données produites par le Grand collisionneur de hadrons (LHC) en sons ; de cette façon, la musique devient un langage permettant de décrypter les observations.
Les données de physique présentent beaucoup de similitudes avec la musique, puisqu'il s’agit après tout de résonances, de vibrations, de motifs et de fréquences. Pour les physiciens, jusque-là cantonnés à des analyses statistiques plus classiques, la sonification des données est une technique très intéressante ; la conversion en partition musicale, suivie d’une analyse musicologique poussée, ouvre des perspectives nouvelles.
Des perspectives inattendues même, comme a pu le constater une équipe de recherche en physique expérimentale du CERN après la sonification des données relatives au boson de Higgs. En effet, après quelques notes aléatoires, habituelles dans ce type de procédé, une bosse apparue sur le graphique s’est concrétisée phoniquement par un motif musical bien connu.
« Je suis un peu déçu de constater que des données aussi importantes se traduisent par une mélodie aussi pauvre , a déclaré Wilhelm Richard Wagner, physicien au CERN, spécialiste de la théorie des Valkyries. J’aurais imaginé quelque chose de plus grandiose, un peu comme un opéra. »
L’équipe travaille à présent sur la sonification du plus grand nombre de données possible, espérant découvrir d’autres motifs musicaux reconnaissables. La prochaine étape sera d'étendre cet outil à des théories de physique autres que le Modèle standard. On espère notamment capter la manifestation de la musique des sphères dans le fond cosmologique diffus de l’Univers.