Tout comme à la fin des années 50, époque de l’installation de l’accélérateur, la gigantesque structure rouge de l'aimant du Synchrocyclotron occupe toujours une grande partie des 300 mètres carrés du bâtiment. « Nous avons terminé la première phase du projet qui va redonner vie au SC, déclare Marco Silari, responsable de projet et membre du groupe Radioprotection. Nous avons retiré tout le matériel qui ne faisait pas partie intégrante de l’accélérateur. Le bâtiment est maintenant prêt pour les travaux de génie civil qui vont précéder l’installation de l’exposition. »
Le Synchrocyclotron a été témoin d’une grande partie de l’histoire du CERN. Le 1er août 1957, l’accélérateur génère son premier faisceau de protons de 600 MeV. Dix ans plus tard, un hall souterrain est construit pour accueillir les expériences ISOLDE, alimentées en faisceau par le SC pendant presque 25 ans. Une grande quantité de particules différentes ont été accélérées par l'accélérateur jusqu’en 1990, date à laquelle ce dernier a été fermé et le site reconverti en zone de stockage.
« L’exposition va transporter le visiteur aux premières heures de la recherche au CERN, explique Rolf Landua, chef du groupe Éducation, chargé d’organiser le lieu d’exposition. Une sorte de tunnel dans le temps situé à l’entrée du bâtiment mettra progressivement le visiteur dans l’ambiance de la fin des années 50. Une animation son et lumière basée sur des techniques de projection vidéo va virtuellement ressusciter le Synchrocyclotron. Pour finir, dans une partie du bâtiment, une reconstitution de la vie au CERN à l’époque sera mise en place ; les visiteurs pourront notamment voir un espace de travail typique et d’authentiques objets, et écouter, grâce à des enregistrements, les chercheurs qui ont travaillé sur les projets du SC. »
La désaffectation du bâtiment a duré environ sept mois, et a nécessité l’intervention d’une entreprise extérieure ainsi que de nombreux services du CERN, du groupe chargé du transport au groupe chargé des aimants, en passant par l’équipe du génie civil. « Avant d’entamer le nettoyage de presque 200 tonnes de matériaux à évacuer, nous avons récupéré un certain nombre de petits objets datant de l’époque, comme des vieux téléphones, des panneaux de commande, des outils, des panneaux d’avertissement et des haut-parleurs, que nous remettrons dans le bâtiment pour composer l’exposition », explique Marco Silari. Une fête a été organisée le 13 décembre pour célébrer la fin de cette première phase de travaux et la passation à l’équipe du génie civil qui effectuera les préparations nécessaires pour l’installation de l’exposition. Cette exposition sera conçue par l’Atelier Brückner, qui a également réalisé l’exposition permanente Univers de particules, installée dans le Globe en 2010.