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Quand le LHC dort, les travaux accélèrent

Pendant 14 semaines, les équipes réalisent les travaux de maintenance et d’amélioration du LHC

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Works accelerate when the LHC sleeps

Le nouvel aimant de déflexion rapide prototype en cours de préparation sur le site de Prévessin. Il sera installé au point 8 pour améliorer les performances lors de l’injection des particules dans le LHC. (Image : Maximilien Brice/CERN)

Depuis le 4 décembre, les équipes ont investi le LHC pour l’arrêt technique de fin d’année (YETS – Year End Technical Stop), qui durera jusqu’au 9 mars. Cinq cents personnes de tous les départements techniques et des entreprises contractantes sont mobilisées pour entretenir, réparer et améliorer le grand accélérateur.

L’une des toute premières opérations a été de vider l’accélérateur de ses 120 tonnes d’hélium afin d’éviter toute perte de gaz. L’hélium a été stocké en surface et chez les fournisseurs.

Parallèlement, les premiers travaux ont débuté. Cette année, l’arrêt est consacré principalement aux opérations de maintenance, en particulier pour le refroidissement et la ventilation, la cryogénie et l’alimentation électrique (groupes EN-CV, EN-EL et TE-CRG). Beaucoup de tests de sécurité électrique sont également en cours.

Des activités de rénovation et d’amélioration de plus grande envergure sont également prévues. Plusieurs d’entre elles concernent la préparation de l’infrastructure et de la machine pour le LHC à haute luminosité (HL-LHC).

Ainsi, deux nouveaux collimateurs à fil sont installés au point 1. Ces collimateurs, nommés TCTW (« target collimator tertiary wire », collimateur tertiaire à fil), intègrent, comme leur nom l’indique, un fil, qui, alimenté par un courant, génère un champ électromagnétique afin de compenser les effets faisceau-faisceau longue portée. Ces perturbations peuvent en effet entraîner une limitation des performances du LHC et du HL-LHC. Deux collimateurs de ce type ont déjà été installés au point 5 durant l’arrêt technique hivernal prolongé (EYETS) début 2017. Ils ont été testés avec succès l’été dernier. Un collimateur à cristal va par ailleurs être installé au point 7.

Transport d'un nouveau collimateur à fil vers le point 1 du LHC en décembre dernier. (Image: Ramon Folch/CERN)

Un aimant de déflexion rapide amélioré va être installé au point 8. Il s’agit de l’un des huit aimants chargés d’injecter les faisceaux dans le LHC aux points 2 et 8. Un revêtement spécial a été appliqué sur la paroi interne du tube de céramique de l’aimant de manière à limiter l’élévation de pression au début de la période d’exploitation. Cette hausse de pression peut causer des claquages électriques. Par ailleurs, des modifications de conception ont été apportées pour réduire les échauffements, une amélioration cruciale pour le LHC à haute luminosité. Le nouvel aimant sera testé en 2018 pour en valider la conception.

D’autres activités importantes se déroulent pour consolider les infrastructures, comme l’installation d’un nouvel ascenseur au point 8, dans le cadre du remplacement de tous les ascenseurs du LHC, des travaux sur un pont roulant dans la caverne du point 4, un renforcement des systèmes électriques au point 6 ainsi que la consolidation du système de refroidissement de l’arrêt de faisceau. Les systèmes de contrôle du faisceau sont également mis à jour. Le groupe instrumentation de faisceau (BE-BI) réalise d’importants travaux de consolidation au point 4. Toutes ces interventions impliquent d’autres groupes, en particulier le groupe Vide, qui doit ouvrir des secteurs de vide pour le remplacement d’équipements, et l’équipe des géomètres, qui doit procéder aux alignements.