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Du web à des entreprises proches de vous

Il y a vingt ans, en 1997, le CERN a instauré une politique et rassemblé une équipe dans le but de soutenir ses activités de transfert de connaissance

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From the web to a start-up near you

La puce Timepix3 est un détecteur à pixels hybride polyvalent élaboré dans le cadre de la collaboration Medipix3, qui trouve des applications dans l’imagerie médicale, l’enseignement, la dosimétrie spatiale et l’analyse de matériaux. (Image : Max Brice/CE

Il y a vingt ans, en 1997, le CERN a instauré une politique et rassemblé une équipe dans le but de soutenir ses activités de transfert de connaissances et de technologies. Étant un laboratoire financé par des fonds publics, le CERN doit faire en sorte que, dans la mesure du possible, ses technologies et ses compétences apportent rapidement des bénéfices concrets à la société. Grâce à des avancées novatrices dans les technologies d'accélérateurs et de détecteurs, et plus récemment dans les sciences informatiques et numériques, les technologies et le savoir-faire du CERN ont trouvé des applications dans de nombreux domaines. Pour n'en donner qu'un exemple, rappelons que le World Wide Web a été inventé au CERN par Tim Berners-Lee en 1989.

Ces activités se poursuivent aujourd'hui, et l'influence du CERN s'étend. Ses activités de transfert de connaissances ont influencé de nombreux domaines, allant de la médecine et la biomédecine aux activités aérospatiales, en passant par la sécurité et l’« industrie 4.0 ».

Le savoir-faire du CERN concerne essentiellement trois domaines techniques : les accélérateurs, les détecteurs et l'informatique. Ces trois piliers s'appuient sur de nombreuses technologies et compétences humaines, qui ont également eu des retombées positives sur la société dans une multitude de domaines. (Image : G. Dorne/CERN)

Les premières activités du CERN en lien avec des applications médicales datent des années 1970. Dans les années 1990, les collaborations Crystal Clear et Medipix avaient commencé à étudier la possibilité de développer des technologies utilisées dans les détecteurs du LHC en vue d'applications médicales telles que la tomographie par émission de positons (TEP) et l'imagerie par rayons X. L'étude sur un équipement médical proton-ion (PIMMS) a commencé au CERN dans le but de concevoir un modèle de synchrotron optimisé pour le traitement du cancer à l'aide de protons et d'ions carbone. Cette première étude a finalement abouti au synchrotron construit pour le centre italien d'hadronthérapie oncologique (CNAO). Plus tard, MedAustron a construit en Autriche son centre de traitement sur le même modèle.

Depuis 50 ans, le CERN héberge l'installation ISOLDE. Elle a rendu plus de 1 200 radioisotopes de 70 éléments chimiques accessibles à la recherche fondamentale et appliquée, y compris dans le domaine médical. Aujourd’hui, des activités liées à des applications médicales sont menées dans l'ensemble du CERN. En juin 2017, le Conseil du CERN a approuvé un document établissant la « Stratégie et [le] cadre applicables au transfert de connaissances par le CERN à des fins d'applications médicales ».

Le premier module quadripôle radiofréquence brasé destiné à une application médicale. (Image : M. Brice/CERN)

Les compétences spécialisées en informatique du CERN trouvent également des applications dans le domaine aérospatial. Pour relever les défis que pose le partage de logiciels et de code dans des environnements où de grands volumes de données sont échangés, des chercheurs du CERN ont mis au point un système appelé CernVM-FS (CERN Virtual Machine File System), qui est actuellement utilisé dans des expériences de physique des hautes énergies pour le partage d'environ 350 millions de fichiers. Ce système est également utilisé aujourd'hui par Euclid, une mission spatiale européenne qui vise à étudier la nature de la matière noire et de l'énergie noire, pour rendre des logiciels accessibles dans ses neuf centres de données.

L' « industrie 4.0 » désigne une tendance visant à augmenter l'automatisation et l'efficacité des processus de fabrication à l'aide de machines et de capteurs connectés, de robots autonomes et de technologies permettant de traiter de grands volumes de données. Dans le domaine de la robotique, le CERN a mis au point l'appareil TIM (Train Inspection Monorail), un petit véhicule qui surveille le tunnel du LHC de manière autonome en se déplaçant sur un rail suspendu au plafond, et qui peut être programmé pour réaliser des missions d'inspection en temps réel. Il a déjà attiré le regard du monde de l’industrie, où il pourrait être utilisé en particulier pour le contrôle autonome d’infrastructures utilitaires telles que des canalisations souterraines.

Depuis les débuts du transfert de technologies, le CERN s'est continuellement attaché à créer, par de nombreux moyens, une culture générale d'entrepreneuriat au sein de l'Organisation. Afin d'aider les entrepreneurs et les petites entreprises technologiques à amener les technologies et les compétences spécialisées du CERN sur le marché, le Laboratoire a mis en place un réseau de neuf centres d’incubation d’entreprises dans ses États membres. Ces centres offrent des bureaux, des compétences spécialisées, un soutien entrepreneurial, un accès à des réseaux locaux et nationaux et un soutien dans l'accès au financement. Actuellement, dix-huit jeunes entreprises et entreprises dérivées utilisant les technologies du CERN en bénéficient ; l'année dernière seulement, quatre d'entre elles ont rejoint le réseau.

De nombreux autres projets intéressants sont actuellement en phase d'élaboration. Les compétences du CERN dans les technologies supraconductrices peuvent être mises à profit pour les machines IRM ou les portiques d'hadronthérapie, alors que ses compétences en matière de gestion de grands volumes de données peuvent être utilisées dans le secteur de la santé en général. Quant aux autres domaines, les technologies des détecteurs développées au CERN peuvent être utilisées pour des techniques de test non destructives, alors que les accélérateurs compacts peuvent servir dans l'analyse d'œuvres d'art. Ce ne sont là que quelques exemples des nouveaux projets sur lesquels nous travaillons, et d'autres projets seront lancés pour répondre aux besoins de nos partenaires de la recherche et de l'industrie se trouvant dans les États membres et les États membres associés du CERN, au cours des 20 prochaines années et au-delà.

Cet article est un extrait d'un article plus long , publié dans le CERN Courier en septembre 2017, disponible en entier ici (en anglais). Plus d’informations sur kt.cern.