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Des femmes de science du CERN témoignent

À l'occasion de la Journée internationale des femmes et des filles de science, neuf femmes scientifiques du CERN évoquent leur parcours.

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Portraits of CERN women scientists in 2024

From left to right: Sorina Popescu, Jenny Lunde, Pinelopi Christodoulou, Federica Fabiano, Joni Pham, Livia Terlizzi, Tetiana Hryn'ova, Deepti Khandol, Alicia del Barrio Montañés. (Images: CERN)

Chaque année, le 11 février, le CERN célèbre la Journée internationale des femmes et des filles de science en mettant en lumière la diversité des carrières qu’elles peuvent suivre dans les sciences, la technologie, l’ingénierie et les mathématiques. Cette année, nous avons demandé à neuf femmes de science de nous raconter leur parcours, ce qui les a incitées à poursuivre une carrière scientifique et leur meilleur souvenir à ce sujet.

Sorina, physicienne auprès de l’expérience CMS

Sorina Popescu, CMS physicist, pictured in the LHC tunnel

Sorina est une physicienne roumaine qui travaille auprès de l’expérience CMS; elle y mène des recherches sur les ions lourds.

« Ce que je préfère dans mon métier, c’est l’analyse des données, ainsi que le développement et l’installation de détecteurs. J’aime beaucoup quand j’ai l’occasion de travailler avec les étudiants. C’est extrêmement gratifiant de voir l’évolution de leur carrière en physique. »

Jenny, PhD student at the ATLAS experiment

Jenny Lunde, in a clean room working on pixel chips for the ATLAS detector

Jenny, doctorante auprès de l’expérience ATLAS .

À l’école, les matières scientifiques étaient ses préférées, ce qui l’a poussée à choisir une carrière dans le domaine. « Ma curiosité pour la science est née en observant des phénomènes de la vie quotidienne, par exemple comment le levain permet au pain de lever, pourquoi la flamme d’une bougie s’éteint si elle est privée d’oxygène ou comment la nature change au gré des saisons. »

Pinelopi, doctorante au sein de la collaboration Medipix

Pinelopi, PhD student in the Medipix chip laboratory

Pinelopi est doctorante au sein de la collaboration Medipix. Les puces Medipix développées pour les détecteurs à pixels du LHC sont maintenant utilisées dans de nombreux autres domaines, comme l’imagerie médicale.

C’est sa famille et son parcours scolaire qui ont inspiré Pinelopi à faire carrière dans les sciences. « Ma mère a étudié la physique, alors j’ai voulu faire comme elle ; quant à mon père, il adore explorer toutes sortes d’idées et sortir des sentiers battus. Lors de mes études secondaires, j’ai visité le CERN avec ma classe, et j’ai été époustouflée par tout ce que j’ai vu. Je rêvais d’y retourner un jour en tant que physicienne. »

Federica, doctorante auprès de l’expérience LHCb

Federica, PhD student at the LHCb experiment, cabling in the experiment underground hall.

Federica est une doctorante italienne en physique des particules et travaille sur les ions lourds auprès de l’expérience LHCb. Elle participe actuellement à la mise en service du détecteur VELO.

Federica a toujours eu le goût de la science et se destinait depuis toute petite à une carrière scientifique. Son souvenir préféré à ce sujet remonte à l’école secondaire, quand deux scientifiques du CERN ont donné une master class devant les élèves. « Ils ont construit pour nous une chambre à brouillard artisanale avec des choses qu’on trouve dans une cuisine, pour détecter des particules de rayons cosmiques. Et je suis tombée amoureuse de la physique des particules ! » se souvient Federica.

Joni, physicienne auprès de l’expérience ATLAS

Joni, is eating in front of a computer inside the ATLAS control room

Le travail de Joni, physicienne vietnamienne de l’Université de Melbourne, porte principalement sur l’analyse des données de collisions d’ions lourds auprès de l’expérience ATLAS.. Elle participe aussi à l’exploitation du détecteur ATLAS.

Joni est passionnée par la communication scientifique et les activités pédagogiques, surtout à destination des jeunes. Sa passion pour la science est née de sa curiosité à explorer, selon ses propres mots, « des mondes hors d’atteinte physiquement et invisibles à l’œil nu, comme les atomes et les particules subatomiques ».

Joni nous a donné un aperçu de l’un de ses premiers grands moments au CERN : « Quand j’ai commencé comme opératrice, j’étais très nerveuse, mais la chef d’équipe, Clara Nellist, a fait preuve d’une grande gentillesse et de beaucoup de soutien envers toute l’équipe. Maintenant que je suis moi-même chef d’équipe, je suis profondément reconnaissante à Clara et à tous ceux avec qui j’ai eu la chance de travailler au CERN, qui m’ont toujours encouragée à sortir de ma zone de confort. »

Livia, post-doctorante auprès de l’expérience ALICE

Livia, physicist at ALICE, inside the underground hall of her experiment

Livia, physicienne italienne, supervise l’exploitation du spectromètre à muons de l’expérience ALICE. Elle effectue également des travaux de recherche et développement sur les détecteurs au silicium en vue de l’amélioration prochaine du détecteur ALICE.

Livia adore la science depuis ses études secondaires. Les expériences menées au laboratoire de son établissement et sa passion pour la recherche l’ont convaincue de suivre une carrière scientifique.

Quand nous avons demandé à Livia quels étaient ses meilleurs souvenirs au travail, elle a répondu sans hésiter : « Les moments incroyables et stimulants que j’ai passés dans la salle de contrôle d’ALICE à attendre que le faisceau du LHC arrive et à préparer les détecteurs pour la collecte de données. Ce que je préfère, c’est la R&D sur les détecteurs de physique des particules : les construire de zéro puis les voir installés dans les cavernes d’expérimentation. »

Tetiana, physicienne auprès de l'expérience ATLAS

Tetiana, an ATLAS physicist, in front of a model of the ATLAS detector

Tetiana est une physicienne ukrainienne du Laboratoire d’Annecy de Physique des Particules et travaille auprès de l’expérience ATLAS. Elle s’occupe de l’amélioration de l’électronique pour l’un des calorimètres d’ATLAS. Elle cherche également des phénomènes au-delà du Modèle standard.

Quand nous lui avons demandé ce qui l’avait poussée à entamer une carrière scientifique, Tetiana a répondu que c’était pour elle une évidence, vu que toute sa famille était composée de scientifiques et d’ingénieurs. « C’est à l’âge de dix ans que j’ai décidé de faire un doctorat en physique et mathématiques. »

Son meilleur souvenir d’enfance en lien avec la science est d’avoir créé « de splendides cristaux bleus à partir de sulfate de cuivre. Ils poussaient sur le rebord de la fenêtre de notre cuisine à Kharkiv, entre deux bocaux d’oignons verts. »

Deepti, ingénieure projet pour la consolidation de la zone Nord

Deepti, a CERN scientist, in front of her computer

Deepti est une scientifique indienne qui travaille au projet de consolidation des installations des expériences de la zone Nord, au CERN.

Elle s’est toujours intéressée aux principes scientifiques fondamentaux et à leur utilité dans la vie de tous les jours. Son affinité pour la science a continué de grandir avec les années, jusqu’à l’inciter à se lancer dans une carrière en ingénierie mécanique.

« Enfant, j’étais fascinée par la flottabilité, la gravité, la densité et le déplacement de l’eau quand je regardais des bateaux en papier flotter sur l’eau. J’ai appris toute petite à fabriquer des bateaux en papier et à les placer sur des cours d’eau à la saison des moussons, en Inde. »

Alicia, doctorante dans le domaine des accélérateurs

Alicia, PhD student, portrayed behind a model of a LHC magnet

Alicia est une doctorante espagnole qui travaille au développement d’un générateur ultra-rapide pour les aimants spéciaux utilisés dans les accélérateurs du CERN.

Pendant ses études d’ingénierie, elle aimait particulièrement être au laboratoire ; c’est ce qui l’a encouragée à choisir cette voie.

« Quand je vivais encore à Madrid, l’établissement secondaire que je fréquentais était très proche de la Residencia de Estudiantes [résidence étudiante] et j’adorais cet endroit : tout est magnifique, les bâtiments, le jardin qui les entoure, absolument tout. Un jour, j’ai aperçu un petit écriteau indiquant qu’il s’agissait également du site historique de la Société européenne de physique. Marie Curie était passée par là, Einstein aussi... Cela a pu avoir une influence sur le cursus que j’ai choisi de suivre ! » raconte Alicia.