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Les cinquante ans du théorème de Bell

Le 4 novembre 1964, un article de John Bell jetait les bases de l’informatique quantique

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Fifty years of Bell’s theorem

John Bell et son fameux théorème en 1982 (Image : CERN)

Le 4 novembre 1964, l’éphémère revue Physics recevait un article écrit par John Bell, théoricien au CERN. Si la revue en question n’est plus qu’un souvenir, l’article, lui, est devenu célèbre, jetant les bases d’une nouvelle discipline, l’informatique quantique.

L’article de Bell trouve son origine à la fin des années 1930 ; il a été inspiré par la réticence d’Albert Einstein à accepter la mécanique quantique, qui, selon lui, supposait une « action fantôme à distance ». En effet, d’après la théorie quantique, une mesure située en un lieu peut influencer l'état d'un système dans un autre lieu. Einstein pensait que si les choses semblaient se passer ainsi, c’est seulement parce que la description quantique n’était pas complète.

Les discussions relatives à la question de savoir si la mécanique quantique constitue ou non une description complète de la réalité se sont poursuivies pendant plusieurs décennies, jusqu’à ce que Bell, qui, à l’époque, était en congé du CERN, entreprenne de coucher sur le papier ce qu’on appellera par la suite le « théorème de Bell ». Dans son article, il proposait une relation entre des mesures, pouvant être vérifiée expérimentalement et permettant de confirmer ou démentir cette « action à distance » si difficile à admettre.

Au cours des années 1970, on commença à réaliser des expériences visant à vérifier le théorème de Bell, qui permirent de confirmer la théorie quantique et en même temps de jeter les bases d'un vaste champ de recherche scientifique et technologique, aboutissant à des applications importantes, notamment dans le domaine de la cryptographie quantique.

Bell est né à Belfast. Il a fait ses études à la Queen’s University, avant de rejoindre le CERN en 1960. Pendant une grande partie du mois de novembre, cette université organise toute une série d'événements célébrant ses travaux, notamment une exposition intitulée Action at Distance : The Life and Legacy of John Stewart Bell, s’appuyant sur des photographies, des objets et des documents relatifs aux travaux de Bell, ainsi que sur des vidéos expliquant sa contribution à la science.

Bell est mort subitement en 1990. La Royal Irish Academy a proposé que le 4 novembre devienne la « journée John Bell »

Pour en savoir plus :

L’article original (en anglais) : « On the Einstein Podolsky Rosen Paradox », par J S Bell [PDF]

Article plus général (en anglais) : « On Bertlmann’s Socks and the Nature of Reality », par J S Bell [PDF]