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Faites de la musique avec ATLAS

La nouvelle plateforme Quantizer transforme les événements de l'expérience ATLAS en musique

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Des rythmes techno aux mélodies classiques, en passant par des airs jazz et pop-rock : l’expérience ATLAS peut tous les jouer grâce à Quantizer, son quantificateur.

Cette nouvelle plateforme traduit les événements du détecteur ATLAS en notes et en rythmes. Ainsi, non seulement cet instrument scientifique parmi les plus complexes du monde mènera des recherches sur la nouvelle physique, mais il générera aussi de la musique.

La plateforme Quantizer a été imaginée par Juliana Cherston, une étudiante de master du groupe Responsive Environment (environnement réactif) au laboratoire Media Lab du MIT (Institut de technologie du Massachussets), et conçue en collaboration avec Ewan Hill, doctorant de l’Université de Victoria auprès de l’expérience ATLAS. Les deux étudiants viennent de mettre Quantizer en ligne, ce qui permet d’écouter en temps réel des échantillons sonores produits avec les données les plus récentes.

« J’ai fait une licence de physique et j’ai passé quelques étés au CERN, au sein de l’expérience ATLAS, raconte Juliana Cherston. L’endroit m’a vraiment inspirée et j’ai commencé mon master en sachant déjà ce que je voulais faire : travailler sur des utilisations artistiques et créatives des données issues de la physique des hautes énergies. »

Moins d’un an plus tard, son projet est devenu réalité. Quantizer met les artistes et les compositeurs au défi d’explorer la fine frontière qui sépare la science de l’art. C’est aussi un outil très efficace de communication et de vulgarisation, car la musique produite par le système donne une forme plus intuitive et plus attrayante à la recherche en physique fondamentale. Alors, comment ça marche ?

Pour commencer, Quantizer collecte les données émises par le site ATLAS Live et leur applique un filtre pour éliminer les bruits de fond.  Ensuite, il regroupe les données de manière géométrique, les ordonne et les déplace pour s’assurer que le son produit se situe dans la gamme de fréquences audibles. Enfin, il fait correspondre aux différentes données des notes de musique.

Rien d’étonnant à ce que les phénomènes physiques qui se cachent derrière les notes soient identifiables. « On entend plus souvent des notes graves que des notes aiguës parce que les particules de faible énergie sont plus nombreuses que les particules de haute énergie, explique Ewan Hill, responsable de la sélection des données et des premières étapes de conversion. Par ailleurs, Quantizer utilise la distribution spatiale des particules, de sorte qu’il est possible d’entendre dans la musique les symétries du détecteur. »

En juillet dernier, Quantizer a donné son premier concert au Montreux Jazz Festival dans le cadre de la troisième édition de la série The Physics of Music and the Music of Physics (la physique de la musique et la musique de la physique). Quelques jours avant le festival, l’équipe Quantizer a organisé un atelier avec vingt compositeurs qui ont travaillé avec le logiciel et ont ainsi pu explorer toutes ses possibilités. « La partie la plus difficile et la plus captivante du projet a consisté à concilier le caractère aléatoire des données et la structure musicale, confie Juliana Cherston.  C’est la raison pour laquelle il est primordial de collaborer étroitement avec des compositeurs, en particulier dans la phase de lancement. »

Essayez Quantizer pour entendre l’étonnante mélodie du détecteur !

Cet article a été initialement publié sur le site d’ATLAS.

 

Fonctionnement du quantificateur d’ATLAS (Image : Nicola Quadri pour ATLAS/CERN)