Deux grands détecteurs de neutrinos, les détecteurs protoDUNE de phase simple et de phase double, sont en cours de construction au CERN. Il s'agit de prototypes du détecteur de l'expérience DUNE (Deep Underground Neutrino Experiment), dont la construction vient de commencer aux États-Unis. Chacun de ces détecteurs est une enceinte de 10x10x10 m constituant une chambre à projection temporelle à argon liquide, de phase simple (SP) ou de phase double (DP), contenant environ 800 tonnes d'argon liquide. Alors que les deux grands cryostats appelés à recevoir les détecteurs sont sur le point d'être achevés, la construction du détecteur protoDUNE-SP vient de commencer, après l'arrivée de ces deux éléments essentiels.
Le premier module de plan anodique, qui recueillera les signaux provenant des particules traversant le détecteur, vient d'arriver au CERN. Le module, ainsi que son électronique, vont faire l'objet d'essais, avant l'installation définitive à l'intérieur du cryostat. Le détecteur protoDUNE-SP (phase simple) comportera six modules de ce type, d'une hauteur de 6 m et d'une largeur de 2,5 m. Ces modules sont actuellement en cours de construction au Royaume-Uni et aux États-Unis ; ils seront expédiés au CERN au cours des prochains mois
Parallèlement, d'autres éléments du détecteur protoDUNE-SP sont en cours d'assemblage au CERN, notamment la cage de champ, qui maintient un champ électrique uniforme à l'intérieur du volume du détecteur où sont révélées les particules. C'est là un aspect important parce que le signal électrique envoyé par les particules ionisantes traversant le détecteur est extrêmement faible ; il faut donc un champ électrique parfaitement uniforme pour éviter que soient envoyés des signaux parasites. Quatre des 28 modules de cages de champ ont déjà été assemblés ; ils sont stockés dans le hall EHN1, prêts à être installés.
L'assemblage et l'installation des éléments du détecteur devraient être achevées d'ici au printemps de l'année prochaine, afin que protoDUNE-SP soit prêt pour l'acquisition de données à l'automne 2018, avant le prochain long arrêt, d'une durée de deux ans, du LHC.