« Compte tenu de l’ampleur des travaux et des interventions menés au cours de l’année 2013, notamment dans le cadre du projet SMACC et de la réparation des compensateurs de la ligne de distribution cryogénique (QRL), il est nécessaire de revalider l’intégrité des systèmes avant le redémarrage de l’accélérateur », souligne Olivier Pirotte, responsable des tests en pression (TE-CRG).
Conduite au cours d’une seule journée, mais après deux semaines d’intense activité destinée à préparer et à mettre en configuration spéciale l’instrumentation cryogénique dans le tunnel, la montée en pression d’un secteur est effectuée par paliers, comme l’explique Olivier Pirotte : « Nous augmentons la pression de 5 bars toutes les heures, entrecoupées de pauses de 10 minutes, et ce, jusqu’à atteindre une pression de 25 bars, soit 5 bars au-dessus de la pression maximum d’opération du LHC. C’est mettre la mécanique à rude épreuve, mais cela nous permet de nous assurer que le secteur est bien robuste. Nous suivons l’opération depuis la salle de contrôle cryogénique de chaque secteur grâce aux capteurs de pression en place sur les circuits cryogéniques dans l’accélérateur. Ces derniers nous donnent des indications sur la stabilité de la pression : si elle ne baisse pas, c’est qu’il n’y a pas de fuites, et que tout se comporte donc comme prévu. »
Après le dernier palier à 25 bars, qui dure quant à lui une heure, la pression est progressivement relâchée, jusqu’à atteindre 10 bars. « À cette pression intermédiaire, les équipes du Vide prennent le relais pour effectuer les tests d’étanchéité globale, qui permettent de vérifier l’étanchéité des circuits cryogéniques et le vide d’isolation du secteur », ajoute Olivier Pirotte.
Pour alimenter le secteur en hélium, et en fonction de la pression de gaz requise, l’équipe en charge de l’opération puise dans trois différentes réserves : pour les paliers de 0 à 10 bars, le gaz provient des stocks d’hélium gazeux disponibles en surface ; de 10 à 20 bars, il est distribué par les compresseurs à hélium ; et de 20 à 25 bars, l’hélium est délivré par un camion spécialement commandé et équipé de batteries d’hélium gonflées à 200 bars (le gaz étant décompressé jusqu’à 25 bars). Bien sûr, l’hélium utilisé est ensuite récupéré et stocké. Il sera par la suite liquéfié pour le refroidissement des aimants.
Pendant ce temps, ailleurs
Les tests et activités prévus lors de la coupure de fin d’année se sont bien déroulés, notamment : maintenance de la sous-station électrique du site de Meyrin, tests d'arrêts d'urgence des sites de Meyrin et Prévessin, tests des systèmes d'évacuation.
Du côté du projet SMACC, le premier wagon du train, qui est en charge de l’ouverture des manchettes W, est arrivé à destination. Le train a par ailleurs définitivement quitté le secteur 6-7 (ce qui explique le lancement des tests de pression) et est sur le point de boucler le secteur 7-8.
Pour les injecteurs, les dernières opérations sont en cours en accord avec le calendrier, comme indiqué dans les précédentes « Dernières nouvelles du LS1 ».