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Un nouveau transformateur de puissance arrive au CERN

Après un long périple, le convertisseur de puissance le plus grand et le plus récent du CERN est prêt à régner sur la sous-station électrique BE2

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CERNs BE2 electric substation
Baptisé « Olive » en raison de la couleur de son réservoir, le nouveau transformateur de puissance du CERN mesure près de 10 mètres de haut et 15 mètres de long. (Image : Julien Ordan, Rachel Lavy/CERN) (Image: CERN)

Début septembre, un énorme dispositif, pesant 224 tonnes et mesurant 15 mètres de long, a été chargé sur une barge à Nimègue (Pays-Bas). Après avoir navigué sur le Rhin jusqu’à Bâle, la structure complète a ensuite pris la route pour Genève, portée par un convoi de 66 mètres de long. Pendant les six jours qui ont suivi, celui-ci s’est déplacé à une vitesse moyenne de 10 km/h, voyageant principalement de nuit. Sa destination finale ? Le CERN. Le mastodonte y est arrivé le 4 octobre, à 4 h 30 du matin.

Ce « colis » particulier est le tout nouveau – et le plus grand – transformateur de puissance du CERN ; il est destiné à la nouvelle sous-station électrique BE2, stratégiquement placée entre les sites de Meyrin et de Prévessin du Laboratoire. Cette sous-station a été construite afin d’offrir une redondance à la sous-station électrique de 66 kilovolts (kV) existante, située à Prévessin, qui est utilisée pour fournir les charges critiques nécessaires, notamment pour le LHC. Le nouveau transformateur est tellement grand que le processus complexe de son déballage a duré quatre jours entiers.

A convoy of trucks carrying a massive power transformer
Le convoi de 66 mètres de long transportant le nouveau transformateur a voyagé jusqu'à Genève de nuit à une une vitesse moyenne de 10 km/h. (Image : Pablo Gaviglio/CERN)

Les transformateurs sont généralement utilisés pour modifier la tension du courant acheminé, soit en la faisant augmenter (transformateur survolteur), soit en la faisant diminuer (transformateur dévolteur), par la technique de l’induction électromagnétique. L’électricité est fournie depuis les centrales à des tensions élevées, et elle arrive au CERN à 400 kV. Cette tension doit être abaissée à 66 ou 18 kV, soit les niveaux auxquels fonctionnent la plupart des équipements électriques du Laboratoire, au moyen de transformateurs dévolteurs.

Le nouveau transformateur à 400 kV sera le sixième de ces dispositifs dans la flotte du CERN. Avec une hauteur de 9,7 m, une longueur de 15,8 m et une largeur de 3,9 m, ce transformateur pèsera 331,9 tonnes une fois tous les éléments assemblés ; il sera donc deux fois plus massif que n’importe lequel des transformateurs de puissance existant au CERN. Baptisé « Olive » en raison de la couleur de son réservoir, il sera rempli de 82 000 litres d’huile isolante. Il recevra de l’énergie d’ici à début décembre, et il est prévu qu’il soit pleinement opérationnel début 2019. Olive alimentera le CERN pendant une grande partie du deuxième long arrêt technique (LS2), lorsque les quatre autres transformateurs seront arrêtés pour des travaux de maintenance.

Olive est conçu de manière à respecter les normes environnementales les plus strictes, et ses panneaux anti-bruit, construits tout spécialement, le rendent extrêmement silencieux pour un transformateur de puissance de cette taille. La nouvelle sous-station électrique BE2 contient en outre des systèmes avancés de rétention d’huile et de lutte contre l’incendie, qui visent à protéger l’environnement dans l’éventualité d’un incendie ou d’une fuite d’huile.

« La nouvelle sous-station électrique BE2 a été construite à partir de produits et de services industriels en provenance de la Suisse, des Pays-Bas, de la France, du Portugal, de l’Allemagne, de l’Italie, d’Espagne et de la Hongrie, via plusieurs contrats passés par le CERN. Plusieurs des équipements haute tension de la sous-station existante de 400 kV à Prévessin seront également remplacés pendant le LS2, dans le cadre de ce projet », indique Marko Wolf, chef de projet dans le groupe EN-EL.

Cette sous-station est le fruit de plus de quatre ans de travaux, auxquels ont participé de nombreuses parties prenantes, notamment RTE France (Réseau de transport d’électricité), qui a construit une tranche d’alimentation supplémentaire dans la sous-station 400 kV de Bois-Tollot afin de la connecter à la sous-station BE2.