Le traçage des cas contact, quand il est fait rapidement et de manière exhaustive, a montré qu'il permettait de casser les chaînes de transmission du COVID-19 ; il continue de jouer un rôle essentiel compte tenu de l’évolution de la pandémie. Le traçage des cas contact au CERN, mis en place dès le début de la pandémie, s’appuyait sur un interrogatoire des personnes concernées. Une procédure chronophage, reposant sur la mémoire des intéressés et donc par nature imparfaite et entraînant des retards dans l'identification des possibilités de transmission aux cas contact. Par ailleurs, la pandémie risquant de durer un certain temps, l'approche actuelle, qui crée une charge de travail très importante pour le Service médical, n'est pas tenable sur le long terme. La nouvelle approche permet d'être plus précis et de fournir des informations plus rapidement, ce qui aidera le CERN à casser les chaînes de transmission.
Dès l'an prochain, le traçage des cas contact au CERN sera amélioré grâce au proximètre, un appareil que toute personne en possession d'un identifiant CERN sera tenue de porter lorsqu’elle sera présente sur le domaine. Ce dispositif servira principalement à améliorer les mesures prises par le CERN face au COVID-19, en faisant du Laboratoire un lieu plus sûr pour tous. Pour que le système soit efficace, chacun d'entre nous devra porter cet appareil au travail. Comme son nom l'indique, le proximètre repère les appareils semblables situés à proximité. Il se mettra à vibrer lorsque la personne qui le porte se tient à moins de deux mètres de distance d'une autre pendant plus de 30 secondes, l'incitant ainsi à s'écarter et à garder une distance de sécurité. Toutes les 15 minutes, l'appareil transmettra les informations sur le rapprochement à une base de données centrale située dans le centre de calcul principal du CERN, et protégée par des dispositifs perfectionnés de cryptage et d'authentification.
La décision de déployer le proximètre en tant qu'appareil de traçage des cas contacts au CERN a été prise par le Directoire élargi, après des consultations étendues dans toute l'Organisation. Le Directoire est parvenu à la conclusion que le proximètre nous permet de mettre la santé au premier plan, tout en limitant le plus possible les intrusions dans la sphère privée.
Combattre la diffusion du COVID-19 est l'objectif premier, mais la question du respect de la sphère privée a néanmoins été soigneusement étudiée. Il ne s'agit pas de localiser les lieux où se trouvent les personnes, mais de détecter les rapprochements. Le proximètre connaît seulement sa distance par rapport à d'autres appareils similaires, et ce, avec une précision bien plus grande que celle que pourraient apporter les applications basées sur les smartphones. Cela lui permet d’avertir la personne qui le porte qu'elle se tient trop près d'une autre, sans donner accès à la localisation de l’une et de l’autre.
Les informations transmises à la base de données du Service médical par le proximètre se limitent au numéro de série de l'appareil, à celui des appareils détectés à proximité, à l'heure à laquelle les appareils ont été rapprochés et pendant combien de temps. Les données à caractère personnel reliant le porteur de l'appareil au numéro de série sont stockées dans des base de données différentes. Seul le Service médical, selon un protocole strict, peut recouper les bases. Les données, protégées en permanence par le système de chiffrement et d'authentification, sont conservées pendant 14 jours, puis détruites.
Les données du proximètre ne seront pas traitées de manière automatique : ne seront exploitées que les données relatives aux personnes qui appelleront le Service médical pour signaler qu'elles ont des symptômes ou qu'elles ont fait l'objet d'un test positif au coronavirus. Le Service médical s'entretiendra ensuite avec les personnes concernées, afin de déterminer s'il y a ou non un risque de transmission de l'infection. Les applications téléchargées sur des smartphones, elles, informent simplement le propriétaire du smartphone qu'il a été en contact rapproché avec une personne infectée, et lui demande de se mettre volontairement à l'isolement, sans qu’on puisse avoir une compréhension précise du cadre dans lequel deux personnes se sont trouvées proches l'une de l'autre. Le déploiement du proximètre permettra au Service médical de déterminer les mesures à prendre en associant les données de l'appareil à une discussion avec la personne concernée, et donc de déterminer le niveau de contamination possible, en prenant en compte par exemple le fait que les personnes portaient ou non un masque.
Dès cette semaine, des membres du personnel commenceront à porter des proximètres dans le cadre d'un essai pilote. Vous les croiserez peut-être si vous travaillez sur site. Environ 950 appareils ont déjà été livrés au CERN ; ils sont déployés pour commencer auprès des membres du personnel d'unités organiques cruciales, comme le Service de Secours et du Feu et le Service médical du CERN. Le déploiement généralisé des appareils commencera en janvier. Des informations vous seront communiquées au moment de la reprise du travail, après la fermeture de fin d'année. Nous pourrons ainsi tenir compte pour le déploiement généralisé des enseignements tirés de l'essai pilote. L'obligation de porter un proximètre sur site prendra effet en mars et restera en vigueur jusqu'à la fin de la pandémie. Le cadre réglementaire régissant l'utilisation des proximètres sera défini dans les instructions du CERN concernant les mesures de santé et de sécurité relatives au COVID-19, et sera publié sur les pages web d'information du CERN relatives au coronavirus. La FAQ sera également mise à jour pour répondre à toute question que vous pourriez vous poser concernant l'utilisation du proximètre. Une formation sera également proposée en janvier.