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Sensibilisation à l'environnement : la gestion des déchets au CERN

Le meilleur déchet est celui qu’on ne produit pas

Electrical waste truck
Camion électrique de collecte des déchets lors de sa journée d’essai au CERN. Il entrera en service sur site dès le mois de septembre. (Image: CERN)

En raison de ses activités, l’Organisation génère aussi bien des déchets conventionnels que des déchets radioactifs, dont les quantités varient chaque année en fonction du type d’activités réalisées (longs arrêts, projets de démantèlement, etc.). Le CERN s’efforce de limiter sa production de déchets et d’améliorer constamment ses pratiques de tri et de recyclage.

La majorité des déchets produits ne sont pas dangereux. Il s’agit principalement de métaux, de déchets de chantier, de déchets inertes, de déchets ménagers et de bois. Les déchets dangereux non radioactifs au CERN comprennent des produits chimiques et leurs contenants, des batteries, des cartouches d’encre, des ampoules et tout matériau contaminé par des substances dangereuses.

Le CERN dispose d’un système centralisé de gestion des déchets permettant de gérer la collecte et le transport de tous les déchets conventionnels et d’assurer la traçabilité des déchets évacués par l’Organisation. L’objectif principal est de garantir une gestion sécurisée et appropriée ne présentant aucun risque excessif pour les êtres humains ou l’environnement. En 2018, environ 56 % des déchets non dangereux ont été recyclés ; le CERN a pour but d’augmenter ce chiffre.

Les déchets ménagers du CERN sont envoyés dans un centre de tri qui récupère ce qui est recyclable. Le reste des ordures ménagères est incinéré dans l’usine d’incinération des Cheneviers, dans le canton de Genève, où sa combustion permet la production d’énergie (qu’utilise, par exemple, le réseau de chauffage à distance CADIOM). Le graphique ci-dessous présente en détail les déchets conventionnels que le CERN a éliminés en 2018.

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Plusieurs mesures destinées à améliorer la gestion des déchets conventionnels du CERN ont été mises en place au cours des dernières années. En 2019, une campagne de sensibilisation portant sur les déchets des restaurants et les déchets industriels a été lancée par l’Association du personnel, en collaboration avec le département SMB (maintenant SCE) et l’unité HSE. En 2020, le Comité directeur pour la protection de l’environnement du CERN (CEPS) a créé un groupe de travail sur la gestion des déchets conventionnels pour étudier diverses problématiques, telles que la traçabilité, la meilleure façon de réduire la production de déchets conventionnels, et l’amélioration des zones de stockage temporaire. La même année, l’unité HSE a lancé un nouvel outil en ligne, CERES, permettant de centraliser, de partager et d’assurer une traçabilité totale des produits chimiques sur les sites du CERN, ainsi que d’améliorer les méthodes de gestion des déchets dangereux.

Les déchets radioactifs sont un dérivé inévitable de l’interaction entre les faisceaux de particules et les matériaux des accélérateurs. La plupart des déchets radioactifs de l’Organisation sont de très faible activité. Il s’agit, par exemple, d’éléments en métal, de câbles et de filtres de ventilation, ainsi que de déchets provenant de travaux de maintenance et d’amélioration. Le démontage d’installations peut également mettre à nu du béton radioactif provenant des infrastructures souterraines.

La gestion des déchets radioactifs a toujours été une priorité pour le CERN et la réduction de la quantité de déchets radioactifs est prise en compte lors de la conception, de l’exploitation et de la mise hors service des accélérateurs et des expériences du CERN. C’est dans ce contexte que le CERN a développé ActiWiz, un progiciel permettant de choisir les matériaux les plus adaptés pour construire les différents éléments des accélérateurs, en identifiant et en sélectionnant les matériaux les moins sensibles aux rayonnements.

La réutilisation, ou le recyclage, des matériaux radioactifs, avant de les mettre au rebus, est encouragé, tant que ces opérations sont raisonnables et économiquement réalisables. À titre d’exemple, on peut citer les matériaux activés réutilisés pour le blindage de certaines installations d’irradiation (comme les absorbeurs de faisceau).

Lorsqu’il n’est plus possible de réutiliser les matériaux activés, ceux-ci sont traités dans le cadre d’un processus d’élimination spécifique, supervisé par l’équipe de l’unité HSE responsable de la gestion des déchets radioactifs. Une fois les déchets reçus et groupés par type, ils sont traités dans une installation de pointe où ils sont démontés, triés, compressés et conditionnés selon les critères des filières d’élimination. Les déchets radioactifs sont éliminés par le biais des filières des États hôtes, en vertu de l’accord tripartite établi entre la France et la Suisse, le but étant d’optimiser leur élimination tout en garantissant une répartition équitable entre les États hôtes.

Le prochain article de cette série présentera le recyclage au CERN de manière plus détaillée. En attendant, de plus amples informations sur les filières d’élimination des déchets conventionnels sont disponibles sur le site web du département SCE et dans le rapport du CERN sur l’environnement 2017-2018.

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Cet article fait partie de la série « L’année du CERN pour la sensibilisation à l’environnement ».