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Dans les coulisses du 40e anniversaire du SPS

Le Supersynchrotron à protons a 40 ans. Les archives du CERN nous plongent dans les coulisses de son inauguration

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Behind the scenes of the SPS’s 40th birthday

Le 7 mai 1977, l'inauguration du Supersynchrotron à protons rassembla environ 2 000 personnes au CERN (Image : CERN)

Il y a quarante ans, le 7 mai 1977, le CERN inaugurait le plus grand accélérateur du monde jamais construit – le Supersynchrotron à protons. Le premier faisceau de protons avait déjà parcouru en mai de l'année précédente les 7 kilomètres de l'accélérateur, qui, utilisé comme collisionneur proton-antiproton, permettra la découverte, en 1983, des particules W et Z, couronnée par prix Nobel. L'inauguration du SPS rassembla environ 2 000 personnes au CERN. Une sélection de brochures, communiqués de presse, photos et matériels audiovisuels disponibles en ligne dans le système de documents du CERN nous aide à nous remémorer l'événement.

Mais que s'est-il passé en coulisses ? Saviez-vous que la secrétaire chargée de l'organisation de l'événement, E.W.D. Steel, – « Miss Steel », comme tout le monde l’appelait – avait créé un énorme catalogue pour conserver la trace des invités, en consignant tous les détails sur 6 000 fiches de couleur ? Ou qu’elle a également insisté pour que les personnalités invitées envoient une carte-réponse, les traitant ainsi comme de simples mortels, ce qui était alors très osé. « Plus vous montez dans la hiérarchie, plus les signatures deviennent illisibles », avait-elle l'habitude de dire, évoquant la difficulté de savoir qui avait répondu à l'invitation. De plus, chaque pays avait son propre avis sur ce que l'on entendait par « délégué officiel », ce qui compliquait encore la logistique. 

Tout cela est décrit dans le rapport d’E.W.D Steel, qui se trouve dans les archives du CERN, parmi un millier d'autres rayonnages de dossiers remplis de lettres, notes, rapports, brouillons, mémos et autres documents. Un « travail de fourmi », comme elle le disait elle-même, mais un travail dans l’ombre des plus essentiels. Sans celui-ci, notre compréhension des événements passés reposerait seulement sur les annonces officielles faites au public, et nous n’aurions qu'une vision parcellaire des faits.

Les archives sont une ressource remarquable. Il s'agit des produits de l'activité humaine : des informations produites par les individus et les organisations au cours de leur vie ; ce sont donc des témoignages irremplaçables d'événements passés. Pour des organisations comme le CERN, les archives représentent une mémoire institutionnelle, qui peut être préservée, contrairement à la mémoire humaine. Tout n'est pas conservé, bien sûr ; en général, entre 5 et 10 % des documents produits par une organisation valent la peine d'être conservés pour des raisons historiques.

Les documents historiques sont précieux, mais ils sont aussi vulnérables : ils peuvent facilement être égarés ou endommagés. De plus, une note gribouillée portant sur la modification du concept technique d'un projet, il y a des décennies, serait peu de choses en dehors de son contexte : les documents qui s’y rapportent nous aident à comprendre qui l'a écrite, quand et pourquoi.

Les archives donnent des informations historiques à l'appui d'activités en cours. Les archives du CERN sont ainsi consultées par les chercheurs à l'intérieur comme à l'extérieur de l'Organisation. La gestion efficace des documents et des archives est essentielle pour une bonne gouvernance, la transparence de l'administration, l'identité des individus et des communautés, la préservation de la mémoire collective de l'humanité et l'accès à l'information par les citoyens.


Si vous pensez à des informations dans les archives du CERN qui pourraient vous être utiles, ou si vous estimez que certains documents mériteraient d'être préservés dans les archives, ou si vous voulez tout simplement en savoir plus sur le sujet, allez jeter un coup d'œil à nos pages web, ou adressez-vous directement à l'adresse : anita.hollier@cern.ch.  Nous vous aidons toujours avec plaisir si nous le pouvons.