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Bruno Nicolai 1930–2018

Obituary Bruno Nicolai
(Image: CERN)

Bruno Nicolai, ancien coordinateur des installations pour les LIL (linacs injecteurs du LEP) et l'EPA (accumulateur électrons-positons) nous a quittés le 11 novembre 2018. Quelques heures plus tard, sa femme, Annamaria Vecchiatti, s'éteignait à son tour. Bruno et Annina (Bruno appelait sa femme par ce diminutif affectueux) s'étaient mariés en 1954. Toute leur vie est une histoire d'amour, jusqu'à ce dernier jour ensemble.

Bruno est né à Ficarolo (Rovigo), en Italie, en 1930. Outre sa femme et ses deux filles, Bruno avait un autre grand amour : le CERN. Ingénieur en mécanique, Bruno était arrivé au CERN en 1958 et était devenu membre du personnel titulaire en 1959, avant d'obtenir un contrat de durée indéterminée en 1963.

À l'époque de son arrivée, le Laboratoire est en train de se lancer dans de grandes aventures humaines. Bruno adorait interagir avec les physiciens, créer de nouvelles expériences, trouver des solutions techniques inédites, et donner les moyens aux scientifiques de mener à bien leurs expériences. Fin 1958, Bruno a participé à l'expérience g-2, dont le but était de mesurer le moment magnétique anomal du muon.

Puis Bruno a intégré, dans un premier temps, dans la division SC (Synchrocyclotron), et, dans un deuxième temps, la division MPS, devenant un expert reconnu des aimants et, en particulier, des systèmes d'injection et d'éjection. Au cours de ces années, il a pu utiliser ses connaissances très variées, travaillant tout aussi bien sur des équipements haute tension, sur l'hydraulique, sur le vide poussé, ou encore sur les systèmes de contrôle-commande que sur des projets de génie civil. En 1967, il a rejoint l'équipe d'éjection du PS, devenant responsable pour le système de déflexion rapide dit « Straight Flush ». En 1974, il devient chef de la section KM (Maintenance des kickers) du groupe Accélération et éjection, sous l'autorité de D. Bloess, de la division PS. Au cours des années 80, il intègre le groupe LPI (pré-injecteurs du LEP) et devient responsable de la coordination de toutes les installations alimentant les bâtiments des linacs injecteurs du LEP (LIL) et de l'accumulateur électron-positon (EPA).

Bruno a été également un membre actif de la Commission paritaire consultative de reclassement et d'invalidité (CPCRI). Il s'est acquitté de cette tâche délicate avec, comme toujours, professionnalisme et conviction.

Parti en retraite en 1990, Bruno a trouvé une autre façon de manifester sa passion pour le Laboratoire, en devenant guide officiel du CERN. À l'heure où sa santé devenait chancelante, il ne cessait de recevoir des lettres de remerciements envoyées par des écoles et des groupes de visiteurs.

Si Bruno a pu avoir une grande carrière au CERN, c'est aussi parce que sa femme Annina l'a toujours soutenu à travers toutes les difficultés : les nuits passées au CERN, les déplacements fréquents... Elle l'a aussi aidé à traverser les épreuves successives liées à des pathologies graves les derniers temps de sa vie.

Bruno restera dans notre affection à tous : ses amis, ses collègues, toutes les personnes qui ont eu la chance de le rencontrer. Malgré les épreuves difficiles que la vie lui a réservées, il n'a jamais perdu son sourire ; non pas un sourire de façade, mais un vrai sourire venu du cœur. Il plaisantait souvent sur son âge, feignant d'intervertir les chiffres pour se rajeunir (transformant ainsi 75 ans en 57 ans...). Il était de fait encore très jeune lorsqu'il s'est éteint à l'âge de 88 ans (il ne manquait pas de faire remarquer que, en l'occurrence, il ne servait à rien d'intervertir les chiffres.) Annina et Bruno nous manqueront cruellement et resteront à jamais unis dans notre souvenir. Un exemple d'amour et de passion, qui nous rappelle ce qui rend la vie digne d'être vécue.

Ses collègues et amis