Notre collègue et ami, Louis Burnod, nous a quittés soudainement le 20 décembre. Son départ nous afflige tous. Il avait quitté le monde des actifs pour celui des retraités, mais il était resté vif, curieux, entreprenant, ouvert, tel que nous l’avions connu tout au long de sa carrière au CERN.
Diplômé de l’École nationale supérieure d’ingénieur en électrotechnique, Université de Grenoble, Louis Burnod a d’abord travaillé au Laboratoire de l'accélérateur linéaire d'Orsay (LAL) entre 1957 et 1971. En 1963, il est devenu chef du service accélérateur linéaire, et c’est au début des années 1970 qu’il a été envoyé par le LAL en tant que visiteur scientifique pour travailler sur le système de contrôle du Synchrotron à protons (PS). En 1971, il est devenu membre du personnel du CERN en tant qu’ingénieur et a intégré le projet Supersynchrotron à protons (SPS). Il s’est dirigé par la suite vers la Direction des accélérateurs (AC-DI) et y est resté jusqu’à son départ en 1999.
Louis Burnod est arrivé au CERN avec une bonne connaissance des accélérateurs et s’est rapidement intégré aux équipes du grand projet de l’époque, le SPS, en apportant des contributions de grande valeur. Par la suite, il a participé à toutes les phases de développement de la machine, en particulier sa transformation en collisionneur proton-antiproton.
En 1990, il a intégré l’équipe de direction du LHC pour faire avancer ce projet unique vers sa première approbation en 1994, et son approbation définitive en 1996.
Au travail, il était très apprécié. Son esprit de collaboration, ses remarques constructives et son sens de l’humour rendaient l’atmosphère agréable et détendue.
Ses interlocuteurs ne pourront que louer la prévenante courtoisie et la pédagogie explicative de ses demandes, toujours précises et exigeantes - mais sans insistance ou développement inutile, parce que tellement évidentes de logique et de rigueur.
Grand amoureux et protecteur de la nature, son engagement est notoire. Au travers de l’association AGENA (Association Gessienne de Défense de la Nature), il a contribué activement à la promotion et à la création de la Réserve naturelle nationale de la haute chaîne du Jura.
Son Jura, qu’il a tant défendu, il aimait le faire découvrir aux novices. La montagne n’avait aucun secret pour lui; il s’extasiait de petits plaisirs comme un enfant. Il en dévalait les pentes comme un chamois. Sur les skis de fond, les descentes se faisaient hors-piste pour plus de plaisir. Personne ne pouvait espérer le dépasser.
Nous avons eu la chance de partager un repas quelques jours avant son départ. Il était heureux de ces « retrouvailles » et ne manquait aucune occasion de retrouver quelques collègues pour évoquer ses nombreuses passions.
Nos pensées vont à Jeanine, à ses enfants et petits-enfants dont il était si fier. Nous n’oublierons pas Louis, sa disponibilité pour tous et sa grande écoute.
Ses anciens collègues et amis