Le 11 février, Journée internationale des femmes et des filles de science de l'ONU, est l'occasion de rappeler au grand public, aux décideurs politiques et aux scientifiques du monde entier qu'il reste encore beaucoup à faire pour faire reculer les stéréotypes de genre.
Il faut redoubler d'efforts pour inciter les jeunes filles à suivre une éducation scientifique, notamment dans les domaines des sciences, de la technologie, de l’ingénierie ou des mathématiques (STIM), et pour garantir aux étudiantes les mêmes perspectives de carrière que leurs homologues masculins.
Selon les données de l'UNESCO(1), 35 % seulement de l'ensemble des étudiantes de l'enseignement supérieur étudient dans les domaines des sciences, de la technologie, de l’ingénierie ou des mathématiques, et 28 % seulement des chercheurs dans le monde sont des femmes. À l'échelle mondiale, les technologies de l'information et de la communication attirent très peu d'étudiantes (3 % de l'ensemble des étudiantes), au même titre que les sciences naturelles, les mathématiques et les statistiques (5 %), et l'ingénierie, la fabrication et la construction (8 %).
Au CERN, nous avons la responsabilité de soutenir et d'encourager la diversité et l'inclusion dans la science, et il est de notre devoir, en tant qu'Organisation, de faire toujours mieux. Voici un exemple parmi tant d'autres : environ 19,5 %(2) des membres du personnel du CERN sont des femmes, un chiffre que nous devons accroître pour refléter la société que nous servons, et maintenir nos normes d'excellence : la diversité, sous tous ses aspects, et l'inclusion sont indispensables pour mener la meilleure science possible, comme le souligne la mise à jour 2020 de la stratégie européenne pour la physique des particules.
L'égalité des genres est un élément essentiel du Programme de développement durable à l'horizon 2030, qui est axé sur un ensemble de 17 objectifs de développement durable. Il est du devoir des instituts scientifiques, parmi lesquels le CERN, de contribuer à faire avancer ce programme, non seulement par le biais de leurs activités de recherche, mais aussi en rendant l'environnement scientifique plus diversifié et plus inclusif, permettant ainsi à chacun de participer et de s'épanouir.
De nombreux progrès ont été réalisés avec la mise en place de cadres formels qui favorisent la diversité et l'inclusion. Mais ces cadres sont insuffisants, il faut changer les états d'esprit. Et pour ce faire, le meilleur moyen est de s'adresser directement aux jeunes, filles et garçons, et leur donner la possibilité, à travers des modèles, de se projeter dans des métiers scientifiques. C'est dans cet esprit que le CERN a lancé en 2017 Femmes et filles de science et technologie, une initiative à laquelle l'Université de Genève et l'École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL) se sont jointes en 2019. Cette année, pour la cinquième édition du programme, pas moins de 41 femmes scientifiques et ingénieures se sont portées volontaires : la semaine dernière, elles se sont rendues dans 66 salles de classe (en personne ou par visioconférence), en France et en Suisse, pour présenter leur travail et leur parcours professionnel à 1 367 enfants âgés de 7 à 15 ans.
Grâce à ce genre d'initiative, il ne sera plus nécessaire, un jour, de célébrer la Journée internationale des femmes et des filles de science. En attendant, nous devons redoubler d'efforts et travailler résolument à l'égalité des genres, ainsi qu’à la diversité et à l'inclusion au sens le plus large.
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(1)Voir le rapport publié par l'UNESCO en 2017
(2)Statistiques du personnel du CERN au 31 décembre 2019