Ces deux dernières semaines ont été importantes pour la physique des particules en Europe et au CERN. Du 10 au 12 septembre, quelque 500 physiciens se sont réunis à Cracovie pour évoquer l’avenir de leur discipline et émettre des avis qui serviront au Groupe sur la stratégie européenne, un groupe de travail du Conseil du CERN.
Ce groupe a pour mandat de mettre à jour la stratégie européenne pour la physique des particules, adoptée par le Conseil en 2006, en tenant compte des avancées réalisées dans la discipline au cours des six années écoulées. Les discussions ont porté sur des sujets divers, et il a été tenu compte des opinions venues des Amériques et d’Asie. C’est un aspect très important car il est essentiel que la stratégie européenne soit coordonnée avec ce qui se passe dans les autres régions du monde.
Je n’ai pas besoin de vous dire que, depuis 2006, la physique des particules a connu des avancées considérables, notamment la découverte par ATLAS et CMS d’une particule aux caractéristiques compatibles avec celles du boson de Higgs. Mais ce n’est pas le seul résultat aux frontières des hautes énergies obtenu par le LHC. Des progrès importants ont été faits dans d’autres domaines, comme la physique des neutrinos, par exemple, où de nouveaux acteurs, telles que les expériences Daya Bay, en Chine, et RENO, en Corée, ont fait parler d’eux.
Aux États-Unis, le Tevatron a enregistré ses dernières collisions après 25 ans passés en figure de proue de la discipline ; quant au Fermilab, il va s’attacher désormais à repousser les limites de l’intensité. Au Japon, la physique a fait preuve d’une résilience remarquable et su surmonter les épreuves du tremblement de terre et du tsunami de 2011 en lançant de nouveaux programmes. La stratégie européenne a donc besoin d’être repensée et c’est ce à quoi s’emploiera le Groupe sur la stratégie européenne lorsqu’il fera la synthèse de trois intenses journées de discussion pour proposer une stratégie pour l’avenir.
Lors de la session du Conseil tenue cette semaine, j’ai eu le plaisir d’informer les délégués que l'ouverture du CERN au monde continue de porter ses fruits. Un accord avec Chypre pour l’octroi du statut d’État membre associé en phase préalable à l’adhésion au CERN sera signé dans l’année. Suite à la mission d’enquête en Ukraine, le Conseil a autorisé le CERN à entamer des négociations avec ce pays en vue de l’octroi du statut d’État membre associé. Enfin, une demande d’octroi du statut d’État membre associé a été reçue de la part du Brésil. Un groupe d’étude chargé d’une mission d’enquête se rendra au Brésil le mois prochain en vue de présenter un rapport au Conseil d’ici à la fin de l’année. Ces développements serviront également à la mise à jour de la stratégie, qui sera présentée au Conseil à Bruxelles en mai prochain.