Comment les physiciens des particules peuvent-ils susciter l'intérêt des étudiants, des décideurs politiques et des citoyens concernés dans le monde ? Quels sont les pays qui abritent des chercheurs mais qui n'ont pas encore créé de réseaux les liant aux acteurs locaux de la pédagogie ? Quels sont les points communs entre l'astrophysique des particules, la physique nucléaire et la physique des collisionneurs, en termes de communication avec le public et de pédagogie ? Comment pouvons-nous mettre à profit les efforts réalisés pour gagner et encourager le soutien du public, nécessaire à la science et au futur de notre domaine ?
Ces questions et bien d'autres ont été évoquées lors de la réunion d'automne du groupe international de communication grand public sur la physique des particules (IPPOG), qui s'est déroulée au CERN du 28 au 30 novembre. Des participants du secteur des relations internationales du CERN, du Comité européen de collaboration pour la physique nucléaire (NuPECC) et de la Coordination européenne pour la physique des astroparticules (ApPEC) se sont réunis avec des membres de l'IPPOG pour évoquer l'expansion stratégique de la collaboration.
Les débats sur l'élargissement géographique étaient illustrés par la croissance régulière de l'IPPOG depuis sa création, sous la forme d'une collaboration, en 2016. Le groupe compte à présent 26 pays, cinq expériences et le CERN, et d'autres candidats sont en passe de les rejoindre. Charlotte Warakaulle, directrice des relations internationales au CERN, a présenté une perspective sur les tendances actuelles dans l'Organisation et les priorités en matière de croissance. Emmanuel Tsesmelis (responsable des relations avec les États membres associés et les États non-membres), Gabriele-Elisabeth Körner (secrétaire scientifique pour le NuPECC), Hans Peter Beck (président de l'IPPOG), Nicolas Arnaud (responsable de la communication grand public auprès d'EGO/VIRGO) et Teresa Montaruli (présidente de l'APPEC) ont participé à une discussion visant à identifier les intérêts partagés par leurs communautés et explorer des voies de coopération possibles. Un point commun essentiel, pour l'IPPOG et ses partenaires, est le fait que l'intérêt du public et la communication grand public sont des piliers stratégiques dans notre domaine, et cette constatation est pertinente pour le processus actuel de rédaction de la mise à jour de 2020 de la stratégie européenne pour la physique des particules.
Parmi les nouvelles concernant la collaboration, on peut citer un rapport de l'équipe de coordination des cours de physique sur la portée de l'édition 2019 des cours de physique internationaux (14 000 étudiants dans 54 pays) et la planification pour l'édition 2020 (du 26 février au 8 avril), ainsi que la participation de l'IPPOG à la journée internationale des femmes et des filles de science des Nations Unies et à la journée mondiale des données. D'autres activités ont été évoquées, parmi lesquelles la participation de l'IPPOG à des programmes pédagogiques internationaux et à des initiatives de communication grand public lors de festivals et de conférences.
Les membres du comité de la collaboration IPPOG ont conclu la réunion avec des décisions sur la composition, la future orientation et la direction de l'IPPOG. Suite à un vote, la collaboration HAWC (High-Altitude Water Čerenkov Gamma-Ray Observatory) a été accueillie en qualité de nouveau membre, et le Helmholtzzentrum für Schwerionenforschung GSI en qualité de premier membre associé de l'IPPOG. Ana Godinho a remplacé Rolf Landua pour représenter le CERN et Pedro Abreu (Instituto Superior Técnico, Université de Lisbonne) a été élu, en remplacement de Hans Peter Beck (Université de Berne), président de l'IPPOG aux côtés de Steven Goldfarb (Université de Melbourne).
La réunion du printemps 2020 de l'IPPOG sera accueillie par le Ministère des sciences du Monténégro, à Igalo.
Hans Peter Beck et Steven Goldfarb, présidents de l'IPPOG