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Carlo Rubbia colauréat du Global Energy Prize

Carlo Rubbia a été récompensé pour son action en faveur de l'utilisation durable de l'énergie nucléaire et de la pyrolyse du gaz naturel

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Carlo Rubbia
Carlo Rubbia, ancien directeur général du CERN. (Image: CERN)

Carlo Rubbia est l'un des trois lauréats du Global Energy Prize 2020. Le prix décerné le 8 septembre à Kalouga (Russie) par la Global Energy Association, assorti d'une récompense de 39 millions de roubles (430 000 francs suisses), distingue l'ancien directeur général du CERN pour son action en faveur de l'utilisation durable de l'énergie nucléaire et de la pyrolyse du gaz naturel.

Carlo Rubbia, physicien des particules renommé, a reçu le prix Nobel de physique en 1984, avec Simon van der Meer, à la suite de la transformation du Super synchrotron à protons en collisionneur de particules et de son utilisation pour découvrir les bosons W et Z. Il a été nommé directeur général du CERN en 1989, au cours d'une période cruciale qui a vu la présentation au Conseil du CERN de la proposition de projet du Grand collisionneur de hadrons en 1993.

Cette même année, Carlo Rubbia a proposé son projet d'amplificateur d'énergie, qui utilise un accélérateur de particules pour produire les neutrons nécessaires au fonctionnement d'un réacteur nucléaire. Une technologie de ce type permettrait de produire de l'énergie grâce à un réacteur nucléaire sous-critique utilisant du thorium, avec une production de déchets nucléaires à vie longue très réduite, voire nulle, par rapport à celle de la filière uranium. Ces dernières années, il a recommandé de faire du gaz naturel la principale source d'énergie dans le monde, avec l'utilisation de nouvelles technologies sans CO2.

Lors de la cérémonie de remise du prix, par visioconférence, Carlo Rubbia a déclaré : « L'énergie, on l'obtient grâce aux atomes ou aux noyaux. Obtenir de l'énergie grâce aux atomes, c'est sans doute ce qui est le plus facile [...]. Quant au gaz naturel, c'est une énergie propre. On peut l'utiliser en veillant à limiter ou à supprimer les émissions de CO2. Et on peut continuer comme ça jusqu'au moment où on saura produire une énergie nucléaire adaptée à nos besoins, différente de l'énergie nucléaire produite actuellement. » 

Carlo Rubbia a remporté le prix 2020 dans la catégorie « énergie conventionnelle ». Peidong Yang, de l'Université de Californie (Berkeley), est arrivé en tête de la catégorie « énergie non conventionnelle » pour son travail novateur sur les cellules solaires à base de nanoparticules et la photosynthèse artificielle. Nikolaos Hatziargyriou, de l'Université d'Athènes, l'a emporté dans la catégorie « nouvelles applications de l'énergie » pour son utilisation de l'intelligence artificielle pour améliorer la stabilité des réseaux électriques.

À ce jour, 42 personnes ont remporté le Global Energy Prize. Cette année, 78 scientifiques venant de 20 pays étaient à l'honneur. Parmi les précédents lauréats figure un autre directeur général du CERN, Robert Aymar, récompensé en 2006 pour son travail visant à développer les bases scientifiques et technologiques du projet ITER, lequel cherche à démontrer que la fusion nucléaire permet de produire de l'énergie.