Aux yeux de Laura Couto Rosado, le CERN est un cadre idéal pour s’inspirer des sciences et produire de nouvelles œuvres d’art.

« Ma pratique de designer s’inspire à la base des phénomènes naturels mais aussi des sciences qui les étudient et des technologies qui en découlent. Je m’approprie des principes de base en physique appliquée pour développer des produits de design hybrides et intrigants ». C’est comme ça que la designer Laura Couto Rosado, aime décrire son travail. Laura est la gagnante du prix « Collide Pro Helvetia », organisé par Arts at CERN en partenariat avec le Conseil Suisse des Arts et l’association Pro Helvetia.

Depuis 2012, le prix « Collide pro Helvetia » permet à des artistes genevois et suisses de passer trois mois au CERN pour se laisser inspirer par les scientifiques et le monde de la science. Pour Laura, le premier mois (juin) de résidence au CERN sera suivi par une petite pause estivale. Sa période cernoise continuera ensuite en septembre. Et pour l’instant, c’est avec enthousiasme qu’elle s’exprime sur son expérience au sein de l’Organisation : « Le CERN et son programme dédié aux artistes est le cadre par excellence où je peux mener à bien et approfondir ma démarche artistique dont l’aspiration est de rendre le design et les sciences davantage symbiotiques. Le bilan est pour l’instant très positif, confirme-t-elle. Je suis venue au CERN avec des idées préconçues pour mon projet. Les connaissances que j’acquière par le biais des rencontres exclusives avec les physiciens dépassent toutes mes attentes. Ce qui me pousse à aiguiller ma recherche de manière plus affinée, subtile et créative. Pour l’instant, la meilleure manière pour moi d’aborder les phénomènes quantiques est de laisser les physiciens s’exprimer en se focalisant sur leurs propres expériences par foisonnement de détails prolifiques et de métaphores personnalisées au risque de perdre le fil de ma propre problématique. »

Les physiciens : voici le deuxième ingrédient qui est à la base du succès du programme Arts at CERN. Car c’est avec de vrais physiciens que les artistes interagissent, sans intermédiaire ni filtres. Un aspect que Laura semble apprécier particulièrement : « J’ai de la chance d’avoir James Beacham comme partenaire scientifique. Il est ouvert, attentif ; il me donne des pistes et me met à disposition des outils qui contribuent à l’évolution de mon projet. Et elle poursuit : Je suis également très satisfaite des rencontres que j’ai faites avec d’autres physiciens du CERN. Je suis très reconnaissante pour leur générosité. »

Et si le CERN laissera sans doute une forte empreinte sur Laura et son travail d’artiste, elle aussi n’accepterait pas de partir sans laisser une trace, tout particulièrement auprès des physiciens avec lesquels elle a interagi. « Concrètement, à l’issue de la résidence, je souhaiterais mettre en place à travers le projet "Flavouful Objects" les prémices d’un vocabulaire, d’une méthodologie qui permettrait au designer d’explorer des techniques de formalisation influencées par l’univers de la physique quantique. Ceci serait un souvenir pour remercier les physiciens et un moyen de suivre l'évolution des "Flavouful Objects". »