Six semaines de préparation et un hackathon de 60 heures pour concevoir et construire des prototypes fonctionnels capables de régler des problèmes humanitaires concrets : voici le défi que huit équipes ont accepté de relever en participant au hackathon de l’association THE Port, qui s’est déroulé au CERN du 14 au 16 octobre.
Les équipes interdisciplinaires ont passé un long week-end à construire leurs prototypes dans les locaux confortables (et bien équipés) d’IdeaSquare. Pour relever les défis humanitaires choisis, les huit équipes ont présenté autant de propositions : des outils plus efficaces pour l’identification des victimes de catastrophes, une application pour mieux faire coïncider les besoins et l’offre disponible lors de catastrophes naturelles, un dispositif intégrant des éléments audio et de jeu pour aider l’utilisateur à exécuter correctement des exercices sans l’aide directe d’un physiothérapeute, un dispositif de suivi permettant de repérer les contrefaçons de médicaments et d’empêcher leur distribution aux patients, un brûleur capable d’éliminer en toute sécurité les bombes n’ayant pas explosé, un dispositif donnant une trace objective des explosions au moyen des ondes acoustiques qu’elles produisent, un nouveau système pour l’élimination des déchets dans les hôpitaux de campagne, et un outil d’apprentissage automatique conçu pour analyser les informations disponibles sur le web, par exemple sur un incident majeur, afin de fournir aux acteurs humanitaires un tableau complet de la situation.
Chaque équipe a pu compter sur l’aide de tuteurs et d’experts du CERN ainsi que de partenaires de plusieurs organisations non gouvernementales basées à Genève. Le soir du 16 octobre, plus de 200 personnes ont assisté à la séance finale, au Globe, qui a également été regardée en direct par 180 passionnés.
Si le succès du hackathon n’a pas surpris les personnes y ayant déjà pris part auparavant, il a été un choc pour ceux qui y participaient pour la première fois. « C’était mon premier hackathon, et ça a été bien plus intense que ce à quoi je m’attendais, raconte Grace Torrellas, de l’équipe qui s’est attaquée aux contrefaçons de médicaments. Malgré l’interaction relativement courte qu’a eue l’équipe pendant la phase de préparation, la magie a vraiment opéré quand nous nous sommes retrouvés face à face pour échanger nos idées et travailler ensemble. »
« L’un des aspects uniques du hackathon, c’est que nous travaillons tous ensemble dans le but de résoudre des problèmes du monde réel, en proposant des applications concrètes et immédiates », confirme Romain Bazile, qui participe pour la troisième fois.
Le travail de l’association THE Port ne s’arrête pas avec la fin des présentations : « Notre objectif est de démontrer la valeur de la science fondamentale pour la société, explique Daniel Dobos, co-fondateurs de THE Port et membre de l’équipe organisatrice. Nous sommes fiers de pouvoir dire que nos partenaires de cette année, parmi lesquels le CICR, Handicap International et le Global Humanitarian Lab, ont exprimé directement leur intérêt pour faire éclore, accélérer et développer à plus grande échelle des solutions issues des travaux de ce week-end. »
Si vous avez raté cette manifestation, vous pouvez encore vous inscrire pour les prochains événements de THE Port, parmi lesquels POP UP Muse le 10 novembre au Palais des Nations à Genève et le Geneva Global Innovation Day le 24 mars 2017. « Nous allons également bientôt fournir des informations sur les hackathons qui auront lieu au printemps, notamment le très apprécié hackathon scientifique », ajoute Daniel Dobos.
Vous pouvez regarder ici un enregistrement des présentations de la séance finale : http://cdsweb.cern.ch/record/2225856. N’hésitez pas à contacter les équipes si vous souhaitez contribuer au développement de la solution proposée ou apporter un soutien financier.