Axel Naumann dirige le développement de l’un des outils numériques clés du CERN, ROOT. Initialement destiné à la physique des hautes énergies, il est maintenant largement utilisé dans l’industrie.
ROOT traite les données relatives aux collisions de particules depuis l’époque du Grand collisionneur électron-positon (LEP). Il se distingue par sa capacité à détecter des anomalies dans des ensembles de données extrêmement vastes, anomalies pouvant être le signe d’une nouvelle physique. Mais ce n’est qu’une des caractéristiques qui permettent à ROOT d’être utilisé au-delà de la physique des hautes énergies. Pour l’instant, ROOT a démontré qu’il pouvait servir à protéger les marchés des matières premières et les marchés financiers contre la fraude, à améliorer la production de vaccins, à analyser de grands ensembles de données génomiques et à améliorer la sécurité aérienne.
Axel Naumann, physicien appliqué senior au sein du groupe Conception de logiciels pour les expériences (EP-SFT), a collaboré étroitement avec le groupe Transfert de connaissances (KT) pour promouvoir ces applications : « Notre expérience s’est toujours enrichie de celle de nos partenaires et inversement, c’est ce qui permet au logiciel d’évoluer ». Ceci est particulièrement pertinent dans la mesure où ROOT est disponible sous une licence à code source ouvert : « Les gens peuvent le modifier instantanément et ainsi avoir une influence sur son développement. Il peut donc évoluer afin de répondre à différents besoins. »
Collaborer avec des partenaires en dehors de la physique des hautes énergies peut également permettre à Axel et son équipe d’accéder à des ressources supplémentaires pour leurs activités. « L’un des premiers projets que nous avons menés était avec une start-up à fort potentiel de l’Université norvégienne des sciences et technologies (NTNU). La start-up avait besoin de se familiariser avec ROOT ; nous avons donc convenu qu’un membre de leur équipe pourrait venir au CERN afin de coder avec nous. Après six mois de collaboration, une partie de ce code est toujours en production. Ces échanges nous permettent de mieux comprendre les défis numériques auxquels les entreprises sont confrontées et, grâce à notre expertise dans le domaine des logiciels de traitement des données, nous sommes en mesure de les guider vers les meilleurs outils à utiliser. »
Axel considère que ce partage de connaissances est intrinsèque au CERN. « Nous sommes financés pour faire de la recherche fondamentale et nous ne devons pas l’oublier. Notre travail n’était pas d’inventer le World Wide Web, mais de comprendre la nature de la matière. Il est toutefois toujours bon de pouvoir fournir des raisons supplémentaires d’investir dans la science fondamentale. Nous sommes financés par la société, nous devons lui apporter notre contribution. »
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