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Des antiprotons exceptionnellement lents

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ELENA ring - start of first beam
En 2018, la mise en service d’ELENA s’est poursuivie, aboutissant à la production des premiers faisceaux d’antiprotons de très basse énergie (Image: CERN)

ELENA (Extra Low Energy Antiproton), le nouvel anneau de décélération d’antimatière, fera bientôt le lien entre le Décélérateur d’antiprotons (AD) et les expériences sur l’antimatière. Pour l’heure, ELENA ne peut alimenter que l’expérience GBAR, qui a reçu ses premiers faisceaux d’antiprotons l’année dernière, mais, au cours du deuxième long arrêt technique (LS2), les lignes d’extraction reliant ELENA aux autres expériences (AEgISALPHA, ASACUSA, ATRAP et BASE) seront mises en place.

« Pendant l’arrêt technique hivernal prolongé (EYETS) de 2017-2018, nous avons pu installer le système de refroidissement par électrons », explique Gérard Tranquille, responsable de cet équipement essentiel. « Et, bien que nous ayons dû résoudre un problème de fuite de vide, nous avons pu installer l’anneau d’ELENA dans sa configuration nominale et poursuivre sa mise en service. » Ce système de refroidissement par électrons permet de concentrer les paquets de particules en diminuant l’émittance du faisceau, autrement dit, ses dimensions transversales et sa dispersion en énergie. Il est ainsi possible de fournir aux expériences des faisceaux plus denses, augmentant leurs chances de piéger des antiprotons.

Les membres de l’équipe ont dû faire face à plusieurs problèmes techniques au cours de la mise en service, mais ils sont satisfaits des performances de la machine : « Les derniers tests réalisés en novembre sont très encourageants », explique Christian Carli, chef du projet ELENA. « Nous avons en effet pu produire des faisceaux d’antiprotons aux caractéristiques suffisamment proches des valeurs nominales », ajoute Tommy Eriksson, chargé d’organiser la mise en service de la machine. « Avec ELENA, les expériences sur l’antimatière verront une nette amélioration de leurs conditions de fonctionnement. Elles auront en effet la possibilité de travailler avec des faisceaux ayant une énergie de 0,1 MeV. »

Dès la fin des tests avec faisceaux, en novembre, l’équipe chargée du transport et les responsables des équipements ont entamé, avec l’appui de la coordination technique, le démontage des lignes magnétiques reliant l’AD aux expériences dans l’ancienne zone d’expérimentation. « Ces lignes sont progressivement remplacées par des lignes électrostatiques reliant cette fois ELENA aux expériences », explique François Butin, coordinateur technique du projet. « Désormais, impossible de faire machine arrière… Mais nous faisons pleinement confiance à ELENA ; la machine sera en mesure de fournir des faisceaux d’antiprotons de très basse énergie après le LS2 », conclut Wolfgang Bartmann, chargé de la coordination, de la conception et de la construction de ces lignes.


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