Le projet DISMAC (consolidation de l’isolation des diodes et des aimants supraconducteurs), activité majeure en cours dans le LHC depuis février 2019, touche à sa fin, marquant ainsi la fin du LS2 dans l’accélérateur. Vingt-deux aimants supraconducteurs principaux (19 aimants dipôles et trois quadripôles) ont été remplacés, et l’isolation électrique des diodes des 1 232 aimants dipôles de l’accélérateur a été renforcée. La dernière interconnexion a été refermée le 3 août dernier. C’est la première fois depuis février 2019 que toutes les interconnexions sont fermées simultanément, la première interconnexion ayant été ouverte le 1er mars 2019 dans le secteur 7-8.
Pour l’heure, des derniers tests de validation sont en cours : « Plus de 95% des tests d’étanchéité des circuits vide et hélium ont été réalisés. Les tests de pression ont été effectués dans cinq secteurs, ils s’achèveront fin octobre avec le secteur 6-7 », indique Jean-Philippe Tock, chef du projet DISMAC. « Les tests de qualité électrique (ELQA) à chaud sont également en cours – ces derniers seront à nouveau réalisés à froid, après le refroidissement de la machine. »
En octobre, le premier secteur du LHC entamera ainsi son refroidissement. Un à un, les huit secteurs de l’accélérateur passeront de la température ambiante à la température de fonctionnement des aimants du LHC : 1,9 K (-271,3°C). D’ici à la fin de l’année, six des huit secteurs de la machine seront en cours de refroidissement.
De nombreuses activités ont été menées en parallèle dans le LHC depuis le début du LS2. Des fuites et des défaillances d’instrumentation repérées pendant la seconde période d’exploitation et pendant les tests réalisés au cours du LS2 ont notamment été corrigées. « Nous avons aussi profité de l’arrêt technique pour installer, en vue du projet HL-LHC, des débitmètres pour étudier les charges thermiques induites par le faisceau », ajoute Jean-Philippe Tock.
Côté calendrier, la pandémie de COVID-19 aura bien sûr eu un impact sur le déroulement des activités dans le LHC : « Nous accusons un retard d’environ trois mois, ce qui correspond approximativement à la durée passée en mode sécurisé », explique Jean-Philippe Tock. « Pour le projet DISMAC, nous travaillons en effet en étroite collaboration avec des instituts du Pakistan, de Pologne, de Grèce et d’Espagne, et la fermeture des frontières n’a pas été sans poser quelques problèmes. » Il va sans dire que les procédures d’intervention ont également été adaptées pour répondre aux règles sanitaires imposées par l’unité HSE : port du masque, maintien de la distance physique, nettoyage des instruments ou outillage individuel… « Rien n’a été laissé au hasard pour garantir la sécurité des équipes », souligne Jean-Philippe Tock. « Équipes d’ailleurs motivées, enthousiastes et particulièrement volontaires lors de la reprise des activités dans le tunnel du LHC. »