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La radiographie pour rechercher la cause d’un court-circuit

Un court-circuit au niveau d’un dipôle retarde l’injection de faisceaux dans le LHC. Des équipes travaillent jour et nuit à la réparation

In pictures: X-rays probe LHC for cause of short circuit

Les ingénieurs Aline Piguiet et Markus Albert procèdent à des radiographies du dipôle supraconducteur où est survenu un court-circuit, dans le secteur 3-4 du tunnel du LHC (Image : Maximilien Brice/CERN)

Samedi dernier, en début de matinée, alors que des tests à grande échelle étaient en cours sur l’ensemble des systèmes en vue de l’injection des faisceaux, un défaut à la terre est apparu sur le circuit des dipôles principaux dans le secteur 3-4 du LHC. Tous les systèmes de protection fonctionnaient correctement et il n’y a eu aucun dommage. Le défaut s'est produit  à une intensité de courant relativement faible et était initialement de nature intermittente. 

Des mesures réalisées par des spécialistes des systèmes ont permis de localiser le défaut à 10 cm près en injectant localement du courant et en utilisant l’instrumentation standard de la masse froide, comprenant des contacts de tension et de courant. Chaque dipôle du LHC comporte un empilement de diodes contenues dans une boîte située sous l’aimant. La diode offre une déviation au courant en cas de transition résistive. Le défaut se situe dans le tube vertical reliant l’enveloppe de l'aimant à la boîte à diodes. Le scénario le plus probable est qu’un petit fragment de métal s’est glissé dans le tube et crée un contact entre le tube (terre) et l’un des câbles qui conduit à la diode. 

L’ingénieure Aline Piguiet aligne soigneusement un instrument afin de prendre une radiographie de l’aimant supraconducteur qui a subi un court-circuit, dans le secteur 3-4 du tunnel du LHC (Image : Maximilien Brice/CERN)
L’ingénieur Markus Albert vérifie l’angle d’alignement de l’instrument de radiographie avec l’aimant supraconducteur où le court-circuit s’est produit, dans le secteur 3-4 du tunnel du LHC (Image : Maximilien Brice/CERN)

Pour mieux comprendre la cause du court-circuit, des équipes d’ingénieurs ont radiographié la nuit dernière le dipôle touché. Si des fragments de métal sont visibles sur la radiographie, les résultats ne sont pas pour l’instant concluants.

Les ingénieurs du CERN utilisent la radiographie pour tenter de comprendre la cause du court-circuit survenu dans un dipôle supraconducteur dans le secteur 3-4 du LHC (Image : Maximilien Brice/CERN)

L’équipe chargée des opérations étudie actuellement trois solutions possibles : injecter une impulsion de courant contrôlée afin de tenter de faire fondre l’objet en question ; tenter de déloger l’objet en modifiant le flux d’hélium dans cette zone ; réchauffer partiellement le secteur et ouvrir l’interconnexion d’aimant concernée. La troisième solution permettrait d’accéder directement à la boîte à diodes, mais la procédure de réchauffement, d’ouverture et de refroidissement prendrait environ six semaines. 

Une analyse approfondie de chaque solution est toujours en cours.