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Les nombreuses facettes de la sécurité dans les infrastructures de recherche : le CERN accueille l'édition 2022 du Forum international sur la sécurité technique

Du 25 au 28 octobre, plus de 100 personnes du CERN et d'autres instituts de recherche du monde entier se sont réunies au Globe de la science et de l'innovation du CERN pour une conférence clé sur les questions de santé et de sécurité

International Technical Safety Forum
Les participants de l'ITSF 2022 au CERN (Image: CERN)

La sécurité est une priorité pour le CERN. Comme le précise la Politique de Sécurité du CERN, la notion de sécurité recouvre l’ensemble de la santé et la sécurité au travail, la protection de l'environnement et la sûreté de fonctionnement des installations. S’appuyant sur des échanges réguliers avec des infrastructures de recherche semblables concernant les bonnes pratiques et les techniques adaptées, le CERN veille à appliquer les normes les plus exigeantes en la matière. Du 25 au 28 octobre, une conférence de première importance sur les questions de santé et sécurité s'est tenue au Globe de la science et de l’innovation : le Forum international sur la sécurité technique (ITSF), qui a rassemblé plus de 100 personnes, venues du CERN ou d'autres instituts de recherche dans le monde.

L'ITSF est l’occasion, pour des laboratoires de physique des hautes énergies (HEP), les installations à synchrotron et d’autres infrastructures de recherche d’échanger sur les idées, les processus, les procédures et les technologies les plus en pointe en matière de sécurité au travail, de protection de l'environnement et de sûreté des installations.

Ralf Trant (département TE du CERN), a participé à l'ITSF pour la première fois en 2003. Il s'agissait alors de la quatrième édition du Forum, né au CERN au printemps 1998. « En 25 ans d'existence, l'ITSF a évolué avec les époques, tout en devenant de plus en plus attractif aux yeux d'experts désireux de mettre en commun leurs connaissances, leur expérience et leurs difficultés. Le forum s’est diversifié, s’ouvrant à de nouvelles disciplines, autres que la physique des hautes énergies, et rassemblant des instituts de pays plus variés, en Europe et ailleurs ; des laboratoires des États-Unis étaient présents depuis l’origine, mais maintenant des laboratoires d’Asie sont venus nous rejoindre », fait-il remarquer.

C’est Benoît Delille, chef de l'unité HSE, qui a déclaré l'évènement ouvert, en soulignant : « Pour les collègues de différents instituts qui viennent au CERN pour la première fois, ce forum est l'occasion de découvrir les valeurs sur lesquelles l'Organisation s'est construite et qui font notre fierté, et de montrer comment elles se traduisent dans le domaine de la sécurité. » Lors d'une première séance sur la protection de l'environnement et les questions de durabilité, le CERN a exposé sa stratégie pour réduire son empreinte carbone dans certains domaines clés, accompagnée d'une présentation par l'ESS (« European Spallation Source ») sur sa gestion de l'environnement après l'achèvement de sa construction. Un large éventail de sujets a ensuite été couvert durant la semaine : les sessions ont porté sur les améliorations continues en termes de santé et sécurité, de sécurité incendie, d'homologation du matériel, d’incidents et des enseignements qui ont pu en être tirés, et enfin sur les nouveaux projets, la culture de la sécurité et les comportements associés ainsi que sur la formation à la sécurité.

Peter Jakobsson, chef du département Environnement, Sécurité, Santé et Qualité à l'ESS et membre du comité d'organisation de l'ITSF, a présidé la session consacrée au thème « Incidents et enseignements à en tirer » : « Écouter vos collègues d'autres instituts de recherche vous parler de ce qui s'est passé chez eux, des enseignements qu'ils en ont tirés et des dernières avancées en matière d’évaluations de la sécurité, voilà l'essence même de l'ITSF. Nous partageons librement des informations sur différents sujets relatifs à la sécurité, comme les risques d'incendie, la gestion des produits chimiques, l'inspection des équipements sous pression, etc. De cette manière, nous nous apprenons mutuellement à créer un environnement de travail sûr pour notre personnel et pour les utilisateurs scientifiques : c'est exactement ainsi que se crée la culture de la sécurité à laquelle nous aspirons. »

En plus d'un programme riche en présentations, l'événement a également proposé un atelier interactif sur les incendies, au cours duquel les participants ont présenté des projets en cours et des difficultés rencontrées en matière de sécurité incendie au sein des complexes d'accélérateurs de particules. Le CERN est intervenu pour faire un retour sur le projet FIRIA (« Fire-Induced Radiological Integrated Assessment »), dont l'objectif est d'élaborer une méthodologie générale pour évaluer les risques d'incendie au CERN et de fournir une plateforme collaborative aux experts du domaine afin qu'ils restent informés des derniers progrès.

Les participants ont aussi eu la chance de visiter les installations du CERN, visites complétées par un tour dans le centre de formation à la sécurité à Prévessin le dernier jour. Tandis que l'évènement touchait à sa fin, l'organisateur de cette édition, Yves Loertscher, chef du Groupe Santé et Sécurité au Travail du CERN, a conclu : « En tant que spécialistes de la santé et de la sécurité au travail, nous nous efforçons tous de mettre en place des moyens pour que les personnes puissent protéger les personnes. Ce forum nous a permis de diffuser nos connaissances au moyen de présentations, mais aussi grâce au réseautage pendant les pauses, aux visites et aux événements festifs. Après une interruption de trois ans causée par la pandémie, c'est un plaisir de recommencer à interagir directement avec ses pairs et d'échanger de nouvelles pistes de réflexion et d'action dans le domaine de la santé et sécurité au travail ainsi que celui de la protection environnementale. »