View in

English

Coup d’envoi d’un vaste projet de consolidation des galeries techniques du CERN

13 kilomètres de galeries techniques souterraines, essentielles au fonctionnement des accélérateurs et du campus, seront rénovés au cours des dix prochaines années

|

Technical galleries
Les galeries techniques courent sous les sites de Meyrin et de Prévessin (Image: CERN)

Les souterrains du CERN sont un véritable labyrinthe, réparti sur plusieurs hectares, en France et en Suisse. Aux tunnels des principaux accélérateurs viennent s’ajouter les 80 galeries techniques du CERN, moins connues, situées sous les sites de Meyrin et Prévessin. Ces galeries contiennent les infrastructures nécessaires au fonctionnement des sites et des accélérateurs, autres que les équipements directement liés à l’exploitation de ces derniers. Il s’agit notamment du câblage et de la tuyauterie assurant la liaison entre les différents bâtiments et installations, mais aussi des systèmes de chauffage ou encore des fibres optiques. Après l’approbation du Comité des finances en 2020, un vaste projet de rénovation de ce labyrinthe souterrain est en train de se concrétiser. À la clé : des infrastructures techniques plus fiables et respectueuses de l'environnement ainsi qu’une sûreté renforcée sur les sites.

Les galeries techniques, aussi anciennes que l’Organisation pour certaines d’entre elles, avaient bien besoin de ces travaux : le réseau n’a pas connu de rénovation globale depuis sa construction. Or, des incidents pourraient compromettre le bon fonctionnement des systèmes, par exemple en cas de fuites d’eau. Le projet de consolidation qui débute permettra de prévenir ces problèmes tout en préparant l’Organisation pour ses futurs développements scientifiques.

Après détermination des galeries méritant une intervention, une campagne d’inventaire et de modélisation 3D s’est engagée dès mai 2021. Des portes d’accès aux circuits électriques, l’intégralité de ces souterrains sera modélisée par les équipes des départements Site et génie civil (SCE) et Ingénierie (EN). Sébastien Evrard, chef de projet, précise : « Quand le projet sera arrivé à son terme, notre connaissance et notre maîtrise de ces galeries devront être similaires à celles des cavernes des accélérateurs. »

Préparer le futur implique de déblayer le passé : une fois les galeries entièrement modélisées, de nombreuses infrastructures obsolescentes seront retirées et l’espace des galeries sera optimisé pour faire place aux services nécessaires à l’exploitation de nouvelles installations telles que le nouveau centre de traitement des données en construction sur le site de Prévessin dès 2022. « Tous les projets actuels à Meyrin et Prévessin reposent sur ces galeries », explique Sébastien. Pour assurer leur fiabilité et celle des installations qui en dépendent, aucun effort n’est épargné. Alors que certaines infrastructures, telles que les tuyaux en acier inoxydable, seront réutilisées, d’autres éléments faisant appel à des technologies désuètes, ou en très mauvais état, seront entièrement remplacés.

home.cern,Civil Engineering and Infrastructure
Carte des sites de Meyrin et Prévessin avec les galeries techniques indiquées en rouge (Image: CERN)

Financé pour une période initiale de dix ans, le projet ne pourra pas arriver à terme sans occasionner des perturbations mineures autour des bâtiments concernés (voir carte). Mais les équipes mobilisées, dans pratiquement tous les départements du CERN, prennent les devants pour assurer un service minimal. Pour ce faire, elles s’appuient sur deux tests pilotes pour évaluer leurs procédés techniques et leur capacité à limiter autant que possible ces perturbations ; les enseignements qui seront tirés de ces tests seront extrapolés à l’ensemble du projet.

Ces projets pilotes ont déjà débuté autour des bâtiments 376 et 860, et leur bon déroulement laisse présager une campagne de consolidation efficace car coordonnée. « Je suis particulièrement satisfait de l’engagement de toutes les équipes impliquées, souligne Sébastien, elles n’hésitent pas à unir leurs forces pour atteindre un objectif qui nous tient tous à cœur : prévenir les crises plutôt que de les subir, en garantissant la fiabilité de nos installations. »