Hébergé par le département IT du CERN depuis ses débuts, en 2001, UNOSAT s’appuie sur l’infrastructure informatique du Laboratoire pour produire des cartes géographiques très précises de régions du monde touchées ou menacées par une catastrophe naturelle ou un conflit. « Les cartes que nous produisons sont d’une très grande résolution, jusqu’à 30 cm, indique Einar Bjorgo, responsable du programme UNOSAT. Elles sont aujourd’hui un outil indispensable pour les équipes sur le terrain, en charge de l'organisation des secours et de la reconstruction durable. » Grâce à ces cartes, UNOSAT a déjà guidé les équipes de secours sur de nombreux terrains, par exemple, en Afrique de l’Ouest, à partir de 2014, pour combattre l’épidémie de fièvre Ebola ; au Népal, au printemps 2015, après la série de séismes qui a frappé la région ; ou encore, actuellement, dans le cadre du conflit syrien. Depuis quelques jours, UNOSAT travaille sur des cartes liées à l'ouragan Matthew.
Pour produire ces cartes, l’équipe d’UNOSAT utilise des images satellite de très haute résolution mises à sa disposition par des agences spatiales et des fournisseurs publics et privés de données satellite. Ces images satellite brutes sont stockées sur les serveurs du CERN et, grâce à la technologie de la Grille de calcul mondiale pour le LHC, sont transformées en cartes lisibles et téléchargeables. « Le support du CERN est fondamental, insiste Einar Bjorgo. Sans sa puissance informatique, il nous serait impossible de compiler les données satellite que nous recevons pour les rendre utilisables. »
Au fil des ans, les supports développés par le programme sont devenus des cartes web de plus en plus dynamiques grâce à des mises à jour quotidiennes et à l’addition de photographies prises sur le terrain par les agents d’UNOSAT mais aussi par des volontaires. « Nous avons développé une application pour smartphone, UN-ASIGN, qui permet de prendre des photos, de les géo-localiser et de les partager avec UNOSAT, explique Einar Bjorgo. Ces images nous apportent des informations précieuses et nous aident à évaluer la situation sur le terrain. »
Aujourd’hui, UNOSAT collabore également avec l’UNESCO pour la protection des sites culturels, notamment en zones de conflits. « En cas de conflit armé, il est difficile pour les agents de l’UNESCO de se rendre sur place pour évaluer l’état d’un site culturel, déplore Einar Bjorgo. Nos cartes très haute résolution permettent alors de faire un premier état des lieux. » Dans le cadre de cette collaboration, UNOSAT a déjà publié plusieurs rapports, notamment sur l’état des sites culturels syriens.
Le programme joue également un rôle fondamental dans la formation des membres des administrations publiques. En effet, depuis plus de dix ans, UNOSAT, à travers ses quatre agences situées au CERN, à N’Djaména (Tchad), à Nairobi (Kenya) et à Bangkok (Thaïlande), dispense des formations sur l’utilisation des technologies d’information géospatiale pour différents domaines d’application, tels que la gestion des risques en cas de catastrophe naturelle, la gestion de l’eau ou encore l’aménagement du territoire. « Il est primordial que chaque pays de la planète puisse bénéficier, pour son propre développement, des outils élaborés par UNOSAT, conclut Einar Bjorgo. Cela s’inscrit dans le nouveau programme de développement durable adopté par l’ONU, et dans la mission d’UNOSAT. »
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